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ETAT - CIVIL

 Une ordonnance de François 1er du 10 août 1539, enjoignait aux curés de paroisse de tenir les registres de baptêmes, mariages et sépultures.

De plus cette ordonnance exigeait que la rédaction de ces actes fut faite en langue d'Oc, unique langue administrative.

A Erbray, il semble que l'usage de la langue d'Oc mit un temps assez long à s'établir, car l'on constate en compulsant les registres paroissiaux, que le latin, en rédaction plus ou moins abrégée, est toujours utilisé jusqu'au 19 août 1573, date à laquelle fut ordonné au recteur GUIBOURD d'enregistrer les baptêmes dans la langue d'Oc, sans abréviations et aussitôt après la cérémonie.

 Nous avons une idée de l'évolution de la population d'Erbray sur une période allant grosso modo de 1650 à 1800. Population qui fut particulièrement décimée après l'épidémie de peste de 1637.

 Antérieurement à la date de 1695, le dictionnaire OGEE indique une population de 1600 âmes.

 Précisément en 1695 le garde réservateur des registres paroissiaux de l'évêché de Nantes mentionne avoir reçu des tréfonciers de la paroisse St­Martin "d'Erbrée" la somme de 16 livres calculée sur la base de 325 chefs de famille. Chaque famille comprenant en moyenne 5 membres, on arrive à 1625 personnes.

En 1791 le recensement effectué à cette date dénombre 1703 habitants.

On peut en conclure à une certaine progression de la population erbréenne durant le XVIIIo siècle, malgré deux autres années d'épidémies en 1741 avec 107 décès et 1749 avec 105, soit une augmentation de 25 à 30 de plus que la moyenne ordinaire.

 

RELIEF - GRANDS CHEMINS

 Le relief de la paroisse n'a guère changé depuis le XVIII° siècle. Il comporte toujours de petites hauteurs (100 m environ) et des vallonnements peu affirmés.

Au fond de petites dépressions de terrain s'écoulaient comme maintenant du nord-est au sud-ouest, deux ruisseaux gonflés de nombreux petits affluents draineurs du sol.

L'un se nomme toujours le ruisseau de la Touche et l'autre le Changeant qui de fait change de nom à partir du village de la Ridelais pour s'appeler le ruisseau de la Forge neuve.

Tous les deux confluent vers le Don qu'ils atteignaient le premier à l'étang de Gravotel à Moisdon l'autre au village des Epinards au Petit-Auverné.

 La carte Cassini (annexe VII) faisait déjà apparaître la présence des deux routes principales, alors simplement pavées, qui sillonnent actuellement la commune, l'une à l'ouest: Chateaubriand - Nantes, l'autre au nord-est Chateaubriand - Angers.

 Sur la route d'Angers débutait face au village de la Haute-Haye un chemin qui passait successivement par la Courpéan, le bourg, la Ridelais et allait aboutir à la Forge en Moisdon.

Il existait également un tronçon reliant le bourg à la Ferronnière.

 D'autre part, le château de la Morivière disposait d'un réseau de chemins solidement aménagés d'environ quatre kilomètres et qu'une voie particulière reliait à Chateaubriand.

A cette époque la carte Cassini faisait apparaître 59 hameaux en plus du bourg.

 Dans la seconde partie du XVIII° siècle, à la suite des rapports des Commissaires des Ponts et Chaussées de Nantes, des travaux furent entrepris sur les deux principales voies ci-dessus mentionnées. Début 1764, un de ces rapports adressé aux Etats de Bretagne, signalait que la construction d'un pont était apparue indispensable sur le ruisseau du Pont-Mahéas, paroisse d'Erbray, car le passage à gué n'était plus possible du fait de son envasement.

 Le 8 octobre 1764, le Duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne, informait les commissaires des Ponts et Chaussées de Nantes, qu'il avait chargé le Sieur Dorotte, de dresser le plan du pont et d'établir le coût prévisionnel de l'ouvrage.

Vraisemblablement, l'acceptation par l'administration du plan et du devis, de même que l'octroi des crédits, demanda un long délai, car c'est seulement le 27 novembre 1773 que l'appel d'offre suivant fut affiché par Trompette, juré de la ville de Nantes.

 

ETATS DE BRETAGNE

 Les Commissaires des Etats de Bretagne, Députés dans l'Evêché de Nantes, "Font sçavoir à ceux qui voudront entreprendre les ouvrages à faire, pour la construction d'un pont en pierres, sur le ruisseau de Mahéas, route de Chateaubriand à Candé, consistant dans une arche de huit pieds d'ouverture, au dessous de la somme de 2273 livres 7 sols 6 deniers à laquelle lesdits ouvrages ont été estimés par le Sieur EVEN, ingénieur des ponts et chaussées au département de Rennes, qu'ils aient à se trouver le mercredi 29 décembre prochain, au bureau de la Commission Intermédiaire des Etats, sis rue de Verdun de cette ville, où il sera procédé à l'Adjudication des dits ouvrages, à qui pour moins, à éteinte chandelle, par MM les commissaires des Etats, aux charges, clauses et conditions exprimées dans le devis dressé par ledit Sieur EVEN.

Il sera donné aux entrepreneurs qui se présenteront, d'ici à ce temps, au bureau de la commission, communication, sans déplacer, du devis et plan desdits ouvrages, afin qu'ils prennent parfaite connaissance, pour en faire la vérification sur les lieux.

Fait en commissions à Nantes, le 24 novembre 1773, signé: l'abbé De RAMACEUL, DUTRESSAY et BELLABRE et plus bas: par Nosseigneurs, DANRE

 A la suite de cet appel d'offre, quatre entrepreneurs soumissionnèrent, un de Nantes, trois de Chateaubriand et finalement ce fut Jean DERMAILLE entrepreneur à Béré-Chateaubriand qui obtint le marché pour la somme de 2 100 livres.

Ce dernier ne tarda pas à commencer les travaux, car par lettre adressée le 29 octobre 1774, il demandait aux commissaires une première réception des travaux.

Un autre appel d'offre en date du 27 septembre 1786, émanant de la même commission, mentionnait la réparation à effectuer au pont de l'étang de la Touche, route de Chateaubriand à Angers et la construction de quatre-vingts toises courantes de pavés sur la banlieue de St-Jean de Béré. Il était signé : Abbé De HERCE, JACQUELOT et BEROUETTE, plus bas par: Nosseigneurs V AUDEZ.

 Quelques années plus tard, le 24 avril 1787, un rapport de Maître BROSSA YS, avocat, Maire de la communauté de Chateaubriand, relatait : Tâche de Béré.

Pont de la Haye-Besnou. - Les murs en ailes du pont de la Haye-Besnou qui est nouvellement construit, commencent à se dégrader, il serait urgent de le réparer si on veut éviter de grosses réparations.

Tâche d'Erbray.

Arrivés à la tâche d'Erbray, nous y avons trouvé le syndic Sieur Leroux, en présence duquel nous avons procédé à l'examen de ladite tâche, que nous avons trouvée en assez bon état.

Il sera néanmoins nécessaire de faire curer les fossés, recharger les banquettes et combler les ornières des empierrements avec des pierres cassées. Les portions de route restées à la charge de la Province sont comme les autres tâches, les banquettes ont plus ou moins besoin d'être rechargées et les douves curées.

Pont-Mahéas. - Les murs en ailes du Pont-Mahéas, quoique fait depuis huit à dix ans commencent à se dégrader sensiblement et si ils ne sont pas réparés incessamment le coust des réparations, qu'on peut regarder aujourd'hui comme médiocre, deviendra plus onéreux de jour en jour.

 Avant d'arriver au bois de la latte, est une partie de chemin, qui nous a paru être de plus de cent toises de longueur, qui n'a point été empierrée, le fond n'est pas très mauvais, mais la terre est ... et lorsqu'elle est pénétrée par les pluies, cette portion de chemin est très difficile. Le syndic nous a au reste fait voir une portion de chemin restée à la charge de la Province, dont les douves sont comblées absolument et nuisent au cours des eaux et endommagent les tâches des corvoyeurs voisins et nous à dit qu'il lui restait 30 livres à employer des deniers de la Province et que si la commission intermédiaire le jugeait à propos, il ferait emploi de cette somme à faire curer les douves.

Nous lui avons promis réponse sur ce point.

Tâche de Soudan.

La chaussée de l'étang de la Touche n'a point été empierrée et est en très mauvaise état, le pont de décharge de cet étang est nouvellement reconstruit en maçonne recouvert de poutres et de madriers.

 Plus tard, en 1788, le 11 octobre, le même BROSSAYS indiquait dans un rapport:

Tâche d'Erbray.

Syndic Leroux

Longueur de la tâche 2490

Taux de capitation 1128

Il y a longtemps que cette tâche est restée dans le même état, partout elle est dure, on demande une nouvelle répartition, les exhortations et les lettres. d'avis n'ont produit aucun effet.

 En dehors de ces voies principales et des chemins dépendant plus ou moins de la Seigneurie de la Courpéan-Morivière, il n'existait que des chemins boueux ou des sentiers pour relier les différents villages entre eux et avec le bourg.

 

SOUS-SOL et SOL

 Aux Châtelliers, Léon MAITRE et l'ingénieur DAVID mentionnait des vestiges de fours attribués à l'époque gallo-romaine.

 Sous le prince de Condé ces deux Châtelliers constituait le fief du Sieur CHASTELLIER, son gestionnaire de 1742 à 1759.

 Le sous-sol recelait près des hameaux de la Feuvraye et de la Sépelière du minerai de fer qui fut exploité à une certaine époque, comme gisement secondaire, par la forge de Moisdon.

Cette même forge, ainsi que la quasi totalité de celles de l'évêché de Nantes, s'approvisionnaient en castine à deux carrières situées l'une près du hameau de la Ridelais, l'autre à trois kilomètres à l'est d'Erbray.

Près du hameau des Landelles existait un gisement d'argile, qui a permis à des potiers réputés de fournir le pays pendant plusieurs siècles.

 Le sol d'Erbray occupé en partie par les abords des forêts Pavé et de Juigné était par ailleurs couvert de nombreux bois, landes et vagues.

Une faible superficie était labourée, généralement autour des lieux habités et bien que la terre fut déclarée fertile, les laboureurs de l'époque avaient de si faibles moyens que les rendements obtenus sembleraient de nos jours dérisoires.

 

LES HABITANTS

 Une minorité de gens étaient instruits et travaillaient dans les services administratifs de la baronnie ou des seigneuries et ils avaient généralement une certaine aisance et la sécurité de l'emploi.

Les autres ne savaient ni lire, ni écrire et tout en témoignant, le plus souvent d'un solide bon sens ne pouvaient exercer que les métiers manuels de l'~poque : laboureur, garçon-laboureur, métayer, mineur, carrier, maçon, charron, tailleur d'habit, tisserand, potier, aubergiste.

 Après 1668, l'industrie de la Forge neuve faisait travailler à temps plein ou partiel un adulte sur trois.

 L'absence de moyens de communication faisait que 60 à 62% des garçons et filles natifs du même hameau et y résidant se mariaient entre eux, nonobstant un degré de parenté plus ou moins proche, d'où le nombre important de dispenses sollicitées pour la publication des bans. (Voir annexe V Lieux habités)

 

VIEUX USAGES

 Les coutumes d'Erbray étaient communes aux 70 paroisses du doyenné de Chateaubriand.

 Au début de l'année, en janvier, avait lieu la quête de "l'Aguilanneuf'. Elle était faite par les Marguillers qui allaient dans tous les ménages recevoir ce qu'on leur offrait. La vente de ces offrandes était consacrée à l'achat du luminaire de la chandeleur.

Cette quête fut proscrite en 1688 en raison des excès qui à cette occasion s'y commettait de la part de jeunes gens accompagnant les Marguillers au son de la twèze du tambour et du violon et leurs chansons étaient tout autres que des cantiques.

Malgré cette interdiction « l'Aguilanneuf » dura encore longtemps jusqu'à ce qu'un nouvel arrêt de la Cour du 4 décembre 1732 en renouvela la défense.

 Pendant le Carême, on se nourrissait principalement de poisson séché plus ou moins conservé.

Dans l'ensemble le jeûne et l'abstinence étaient scrupuleusement respectés, surtout pendant la semaine Sainte qui portait le nom de Penouse.

 La période du mois de mars avec l'arrivée du printemps était marquée par l'offrande de cochons de lait et aussi de beurre qu'on mettait dans de petits pots achetés par les "fabriciens" aux artisans des Landelles jusqu'à 10 douzaines à la fois, ce qui prouve la générosité des donateurs.

Cochons et beurre vendu un "sol" le pot profitaient à la paroisse.

 Beaucoup de mariages, toujours précédés de fiançailles, se contractaient après Pâques..

Les jeunes gens allaient faire part de leur projet d'union à leur curé qui avait coutume de leur faire subir un petit examen de catéchisme avant de recevoir leurs promesses.

Un rafraîchissement offert par le Pasteur terminait cette entrevue considérée comme l'inauguration du temps des fiançailles.

 

L'AGOUVEU

 Sous le terme "d'Agouveu", on désignait le bien qu'apportait une femme à son mariage. C'était surtout du mobilier et principalement l'armoire de la mariée que l'on conduisait solennellement chez le mari la veille des noces.

 

LE BOUQUET DE SAULE

Destiné aux jeunes gens refusés ou aux jeunes filles délaissées.

Les jeunes gens se réunissaient la veille du mariage de la jeune fille qui avait refusé, ou du jeune homme qui après des démarches près d'une personne, l'avait ensuite délaissée et allaient processionnellement à la demeure du refusé ou de la délaissée, une branche de saule ornée de lanternes vénitiennes, d'oignons et de linges en chantant:

- C'était une jeune fille qui voulait s'marier

- Son amant va la voir le soir après souper

- Il la trouva seulette sur son lit qui pleurait

- Q'avez-vous donc la belle ? qu'avez-vous à pleurer?

En arrivant à la demeure, tout le monde se taisait.

Et alors, pendant qu'on attachait le bouquet de saule à la porte, à la fenêtre ou même à la cheminée le meilleur chanteur du groupe débitait le récitatif suivant :

- Oh ! que j'ai du chagrin ! mais je ne puis pleurer

- Il n'y a personne ici pour me consoler

- Une rare beauté que mon cœur a tant aimé

- A la fleur de mon âge il me faut la quitter

Refrain - Farila lala, c'était une jeune fille - Farila dondé, qui voulait s'marier.

 

LES ROGATIONS

 Comme encore de nos jours, dans certaines paroisses, la procession des Rogations se rendait pendant les trois jours qui précèdent l'Ascension, dans l'une ou l'autre des chapelles de la campagne.

 

LA QUINTAINE

 Chaque année, à la Trinité, le seigneur de la Coquerie-Ferrière, organisait l'épreuve de la "Quintaine" au village des Landelles. Les participants, des garçons mariés dans l'année, devaient, montés sur un cheval, et en pleine course aller enfiler le bout de leur lance dans la fente d'une planche pivotant sur un poteau. S'ils frappaient cette planche hors de la fente, la planche pivotait de telle façon qu'ils étaient punis de leur maladresse sous la risée des assistants.

Ce jeu de la quintaine outre le caractère de fête qu'il revêtait manifestement présentait aussi pour le seigneur, l'avantage d'avoir autour de lui, des hommes formés au combat, aptes à constituer une troupe efficace contre un ennemi éventuel qui pouvait être un seigneur voisin.

A charge à lui, de fournir à chaque homme : cheval, étriers et lance.

Les garçons mariés dans l'année qui ne voulaient pas prendre part à la quintaine étaient astreints en contre partie à une amende payée ordinairement avec quelques boisseaux de grains.

 

LA SAINT-JEAN

 A la Saint-Jean, des feux s'allumaient dans les villages les plus élevés de la paroisse.

C'était l'occasion de réjouissances accompagnées d'une étrange musique qu'on entendait de très loin. Cette musique était produite par un brin de jonc pincé avec les pouces sur les bords diamétralement opposés d'une bassine de cuivre qui entrait alors en vibrations, lorsque le jonc était frotté avec les doigts. On appelait cela " traire la vache enragée ".

 A cette ambiance de fond se mêlaient les appels sonores des pâtres qui avec leurs conques se répondaient de vallon en vallon.

Les paysans unissaient leurs voix aux pieds des calvaires en chantant des noëls. .

Les jeunes filles parées de leurs habits de fête, accouraient pour danser autour des feux de la Saint-Jean, car on leur disait que si elles visitaient neuf feux avant minuit, elles se marieraient dans l'année. Les paysans conduisaient leurs troupeaux pour les faire sauter par dessus le brasier sacré, sûrs de les préserver ainsi de la maladie. Des sièges vides, destinés aux âmes des morts étaient habituellement disposés autour de la flamme.

 Fin juillet, à la chapelle du manoir de la Coquerie, sanctuaire dédié à Sainte-Anne, les habitants de Chateaubriand et d'Erbray aimaient s'y recommander à la glorieuse aïeule de Jésus, patronne de la Bretagne.

 Le lundi précédent la mi-août avait lieu chaque année une grande foire.

 En août, c'était la saison des "batteries".

Les gerbes récoltées étaient alors déposées sur l'aire avec soin.

Le laboureur qui dirigeait les moissonneurs y posait le pied, faisait un signe de croix et donnait quelques coups de fléau.

Ensuite c'était la prise de possession de l'airée par l'ensemble des travailleurs disposés en rond. Au cri du chef, les fléaux se relevaient et se rabattaient en cadence.

Quand on arrivait à la dernière airée de gerbes, le fermier allait prévenir le maître de la ferme. Celui-ci offrait à boire, l'on chantait et la fête se terminait par une petite sauterie à laquelle le maître et la maîtresse ne refusaient pas de prendre part.

 A cette époque, la même famille demeurait à la ferme de génération en génération, exploitant beaucoup plus en métayage à profit commun qu'en fermage à prix d'argent.

 Un véritable tissu de relations plus ou moins étroites voir affectueuses se développait en~e maîtres et fermiers. Les fermiers ne disaient pas "Monsieur", mais "Nôtre Maître" et ce dernier participait à leurs joies comme à leurs tristesses, tenant leurs enfants sur les fonts baptismaux, conduisant leurs mariées à l'autel, accompagnant au cimetière leurs défunts.

Il n'était pas rare de voir en certaines circonstances, le tenancier de la ferme surtout si c'était un vieillard, invité à s'asseoir à la table de son propriétaire. C'est ce qui explique que la moisson était l'un des grands moments de la vie rurale, elle se terminait dans la joie commune et démonstrative du propriétaire avec ses fermiers.

 Les maisons modestes mais propres étaient garnies de meubles en cerisier et de règle comportaient le lit à colonnes et l'armoire que l'on frottait avec soin tous les matins.

La chaudière de cuivre et les chaudrons de même métal affectés à la traite des vaches, tous soigneusement fourbis paradaient sur une étagère.

Une statue de la Vierge entourée de fleurs et d'ornements en mœlle de sureau ou de jonc trônait sur la cheminée.

Des aliments communs mais solides, cuisinés au beurre étaient consommés avec des soupes de lard ou de lait et des galettes de blé noir très épaisses. Pendant l'hiver, on se réunissait autour du foyer en buvant du cidre doux et en mangeant des châtaignes.

Bien que ces paysans soient en majorité illettrés, ils étaient doués d'un solide bon sens dont ils faisaient preuve aussi bien dans leurs conversations que dans les transactions qu'ils avaient à traiter au mieux de leurs intérêts, notamment dans le commerce des bestiaux.

Tous élevés religieusement dans l'amour de Dieu, ces paysans pratiquaient

 

REGARD SUR LES REGISTRES PAROISSIAUX

 

BAPTEMES

 - 20 mars 1564 Bapt. de Pierre fils de Pierre RONCERA y et de Pétronille GERARD

Parrains: François RIDEL et P. MEULIVET

Marraine: Pétronille POUPELIN épouse de J. PEIGNE

- 2 Décembre 1564 Bapt. de Françoise fille de Jean RIDEL et de Jeanne COQUAULT

Parrain: François MARIE

Marraine: Guillemine GUIBOURD et Pétronille PITRE

- 10 aoûst 1566 Bapt. de René fils de Jean GUIBOURG et de Marie PEILLAC

Parrains: René ROUXEL époux d'Antonie de BUOR et François MARTIN

Marraine: Rodolphe HUDELOR épouse d'Yves BARBEZ

- 7 avril 1580 Bapt. de René Fils de Yves BARBEZ et de Louise De FRESNA Y, seigneur et dame de la Salmonière et de la Garenne d'Erbray

Parrains : René DUPE époux de V. ROUXEL, écuyer, seigneur d'Orvault et Jean Le MEIGNAN, écuyer

Marraine: Louise des RIDELLIERES épouse de Jacques KERABOURDEL, seigneur de la Courpéan.

- 24 octobre 1581 Bapt. de François fils de Auguste DE KERABOURDEL, Sieur de la Courpéan.

Parrains: François des RIDELLIERES et Pierre de la GREE.

Marraine: Forienne des RIDELIERES

- 12 février 1584 Bapt. de Claude fils de Jacques DE KERALBOURDEL, écuyer, Sieur de la Courpéan et de Julienne de CLEN.

Parrain: Pierre DE TOUV AIS, écuyer.

Marraine: Louise des RIDELIERES épouse de Gilles LE PICARD, écuyer, Sieur de la Ville-Basse.

- 13 juillet 1614 Bapt. de François fils de Claude De KERBOURDEL, écuyer,Sieur de la Courpéan écuyer, Conseiller en parlement et d'Aliette De KEREMEL

Parrain: Gilles LE PICARD, écuyer, Sieur de la Ville-Basse

Marraine: Françoise HUARD épouse de Pierre BOUCHET, écuyer, Sieur de la Garenne.

- 7 décembre 1615 Bapt. de Louise fille de Charles de la ROCHE, écuyer, capitaine et conducteur de deux ménages et familles égyptiennes et de Charlotte DE GIROSME.

Parrain: GAULNIERE Sieur du Theil, sénéchal de la Chapelle-Glain

Marraine: Bertranne HOGAREL

- 19 novembre 1632, Bapt. de Renée fille de Jean DE KERBOUDEL, écuyer et d'Anne CARADEUC, seigneur et dame de la Coupéan.

Parrain: René de la MOTTE, écuyer, seigneur du Boisbrient.

Marraine: Renée DE BOCENIT, Dame de Champaigne.

- 2 octobre 1641 Bapt. d'Anne fils de Jean DE KERBOUDEL et d'Anne CARADEUC

Parrain: Anne PIERRE Seigneur de Bellefontaine, gouverneur de Chateaubriand

Marraine: Moricette CARADEUC, fille de Pierre de CARADEUC et de Renée DES LANDES, connétable de Rennes.

- 6 octobre 1647 Bapt. de Jean fils de Rolland HAICAUD, Sieur de Vaurobert et de Louise GUIBOURD

Parrain: Jean SIMON, prêtre, aumônier du prince de Condé

Marraine: Madeleine LE COUSTURIER fille de Louis LE COUSTURIER, chevalier Conseiller en parlement et de Margueritte DU BOCHET.

- 18 septembre 1650 Bapt. de Gilles fils de Julien BESNIER, Sieur de Launay et de Renée GARNAULT

Parrain: Gilles GUIBOURD du Perray

Marraine: Perrine DENIS

- 15 janvier 1655 Bapt. de Jeanne fille de Martin PITEAUT, Sieur de Beauchêne et de Jeanne OUVRARD

Parrain: Louis CAMUS époux de Jeanne CHEVALIER

Marraine: Jeanne TROTEREAU épouse de Louis BARLAGAT, écuyer, Sieur de la Rivière-Péan.

- 8 juillet 1656 Bapt. de Jean fils de Pierre BIORET et Marthe COCHOIS, Sieur et dame de Launay

Parrain: Jean URVOY

Marraine: Jeanne GUERINAIS, épouse de Jean LUETTE, Sieur de la Franchetière.

- 8 octobre 1661 Bapt. de Lucrèce fille de Gabriel GUISNEL, Sieur des Rougeais et de M. BODIER

Parrain: P. BINOT, Sieur de la Noë

Marraine: Lucrèce ROLLAND

- 25 décembre 1662 Bapt. de Jeanne fille de Jean HERVY, Sieur du Gravot, procureur au parlement et de Moricette LUETTE

Parrain: Ph. LERAY de la Courjonnais

Marraine: Jeanne GUERINAIS, épouse de Jean LUETTE de la Franchetière, docteur médecin.

- 7 août 1663 Bapt. de Anne fils de Julien DAUDIN et de Renée ROLLAND, Sieur et Dame de la Hemeriais

Parrain; Anne DE KERBOURDEL, chevalier seigneur de la Courpéan

Marraine: Jeanne BARBELIVIEN, Dame de la Noë.

- 10 mars 1665 Bapt. de Anne Rolande, fille de François AUBIN et de Rolande LE ROUILLE, Sieur et Dame des Rivières

Parrain: R. GENDRON de la Houssais'

Marraine: J. LEBRETON, dame de la Reveillarderie

- 27 février 1668 Bapt. de Nicole fille de Jean RIALAN et de Jeanne GAULTIER

Parrain: Claude FERRON

Marraine: Nicole GAULTIER

- 14 juin 1669 Bapt. de Michel fils de Pierre BODIER, chirurgien au village de Beauchesne

Parrains: P. VERDON et Michel HUREL

Marraine: Perrine HORY

- 14 décembre 1672 Bapt. de Olive fille de Julien BARBELIVIEN et Jeanne FREULET

Parrain: Clément RENOU, écuyer, Sieur de la Roussière

Marraine: Olive FREULET

- 17 septembre 1729 Bapt. de Henri Christophe fils de Jean ERNOUL et de Julienne HEMERY

Parrain: Christophe GUIBOURD~

Marraine: Henriette DE BONNEFONS, dame de Bœuves.

- 29 juillet 1732 Bapt. de Rolland fils de Pierre MORON et de Perrine LANDAIS

Parrain: Rolland BINOT de la Bréjeaudais, sénéchal de la Courpéan

Marraine : Anne-Marie LUETTE, épouse de Jacques LE BASTARD De BOULAC, Avocat au parlement.

- 24 novembre 1746 Bapt. de Jean fils de François GUIBOURD de l'Oûtre et de Margueritte BINOT

Parrain: Pierre GUIBOURD de la Moussais

Marraine: Catherine DAVID

- 9 octobre 1752 Bapt. de Christophe fils de François GUIBOURD et Margueritte BINOT, Sieur et Dame de l'Oûtre.

Parrain: Pierre CATHELINAYS, Sieur du Marais

Marraine: Françoise HEULIN de la Martinais.

- 25 août 1766 Bapt. de Jeanne fille de Guillaume RENAULT et de Jacquette GREFFIER

Parrain: Jean FREULET, Sieur de la Roulière

Marraine: Jeanne GAUTIER

- 11 juin 1771 Bapt. de Jean-Pierre fils de René DURAND, métayer et de Mathurine FLEURIOT

Parrain: Louis MASSICOT, Sieur des Vaux

Marraine : Etiennette LE METAYER

- 27 août 1679 Bapt. de Louise, fille de Rolland BINOT, Sieur de la Bréjeaudais et de Jeanne POHIER.

Parrain: Louis LUETTE, Sieur de la Franchetière, Avocat

Marraine: Louise BERNARD, épouse de B. POHIER, Sieur de Nantaye, sénéchal des juridiction du Val et de Maupiron.

- 25 février 1681 Bapt. de Rolland fils de Ambroise BINOT, Sieur de la Coutançais et de Renée ROLLAND

Parrain: Rolland BINOT da la Bréjeaudais

Marraine: Lucrèce ROLLAND, épouse de Jean GUIBOURD du Breillard.

- 4 septembre 1685 Bapt. de Anne fille de Rolland BINOT de la Bréjeaudais  et de Jacquette JUDES.

Parrain: Anne DE KERBOURDEL, Chevalier, Seigneur de la Courpéan

Marraine: Anne JUDES épouse de Pierre de BOUEXIE.

- 11 juillet 1692 Bapt. de Louise fille de Nicolas BINET et de Jeanne AUGEARD

Parrain: René GUIBOURD, Sieur de la Bouvetière

Marraine: Marie-Thérèse LUETTE, Dame de la Ménardière

- 08 mai 1699 Bapt. de Jean fils de François V AILLAULT et de Jeanne DENYS

Parrain: Olivier RAOUL

Marraine: Jeanne CHRESTIEN

- 5 novembre 1702 Bapt. de Marie-Louise fille de René GUIBOURD de la Bouvetière et de Renée SYMON

Parrain : Louis DE KERBOUDEL, chevalier, Seigneur de la Courpéan

Marraine: Jeanne DU BOUEXIE, en présence de Rolland BINOT de la Bréjeaudais d'Anne JUDES et autres témoins.

- 9 septembre 1705 Bapt. de Marie Félix fille de Jean MORON et de Perrine PORCHER

Parrain: Etienne ROUX

Marraine: Marie Félix BONNETON

- 21 septembre 1709 Bapt. de Nicolas fils de Olivier DUPRE et de'Martine ERNOUL

Parrain: Nicolas COLIN

Marraine: Aubine ERNOUL en présence de Renée FLEURET, M. COUE et autres

- 7 novembre 1712 Bapt. de Marie fille de Jacques PAPIN et de Perrine JAMBU

Parrain : Julien Des ALLEUX, Sieur de la Hemeriais

Marraine: Louise BASOURDY

- 13 février 1783 Bapt. de René PierTe fils de François GUIBOURD et de Perrine DAUFFY, Sieur et Dame des Rigaudières

Parrain: René François DAUFFY du Jarrier

Marraine: Anne JALLOT

- 31 mars 1783 Bapt. de Jeanne fille de Guillaume CHESNE, farinier

Parrain: J-B. DUPIN de la Ferrière

Marraine: Adelaïde DE LOURMEL du Bois-Glain.

 

MARIAGES

 - 3 mars 1593 : Pierre DE COUSSY et Jeanne CAMEREL

- 17 octobre 1600 : François HACHON et Perrine BIORET

- 28 décembre 1649 : Pierre FEILLET, écuyer Seigneur de Bodouet, prévôt civil et criminel de Nantes et Marguerite fille de feu Jean DE KERBOUDEL et d'Anne CARADEUC en la chapelle de la Morivière

- 23 janvier 1655 : Julien POULAIN et Etiennette DENION

- 18 novembre 1659 : Michel DE LENTE et Jeanne HUBERT

- 22 mars 1663: Ambroise GUIBOURD et Perrine BINOT

- 24 juin 1669 : Jean-Baptiste SYMON, Sieur de la Vallée et Marguerite ROLLAND veuve de P. BINOT, en présence d'Anne DE KERBOUDEL et Jeanne COLLOBEL Sieur et Dame de la Courpéan.

- 29 octobre 1682 : Rolland BINOT de la Bréjeaudais veuf de Dame POHIER, avec Jacquette JUDES, Dame de la Fosse, originaire de la paroisse de Guignen.

- 4 février 1687 : Pierre ERNOUL de la Maffrière avec Marie, fille de feu Jean BARBELIVIEN, Sieur de la Feuvraye, en présence de Pélagie MONTBOUCHER, de Louis DE KERBOUDEL et autres.

- 16 novembre 1689 : Gabriel CHENAU avec Jeanne DENIS

- 2 septembre 1692 : René GUIBOURD de la .Bouvetière avec Renée SYMON, Dame de la Vallée.

- 26 juillet 1695 : Jacques LE DEVIN avec Renée GUERRIER

- 30 juin 1706: Jean PERRIN avec Renée GAUDIN

- 5 juin 1714 : Balthazar FREULET, Sieur de la Verrerie, procureur fiscal à Soudan, avec Jeanne, fille de René GUIBOURD et de Renée SYMON, Sieur et Dame de la Bouvetière.

- 15 novembre 1718 : Victorien LE COQ avec Marie BINET

- 28 avril 1722 : Charles AUBIN, veuf de Marguerite RENAUDEAU, avec Marie, fille de Olivier HERVOUET

- 12 février 1725 : Michel CATHELINA YS, Sieur de la Branchère avec Lucrèce GUIBOURD

- 26 février 1726 : PielTe du ROCHER avec Renée fille de Martin FERRON et de Jeanne ROLLAND.

- 30 janvier 1731 : Julien GUISNEL avec Renée, fille de Jean PITRAULT.

- 25 février 1748 : Jacques POUPELIN avec Claire, fille de Pierre AUGEARD, notaire.

- 4 février 1749 : Ambroise HOGUEREL avec Ursule, fille de Pieue LALEE

- 13 juillet 1763 : François DUPRE avec Catherine de la TOUCHE.

- 31 janvier 1769 : Mathurin DE GUIP avec Gillette, fille de deffunts RONZERAIS et Michelle CLEDEL..

- FIN DE 1771 - Déclaration des novales cultivées aux environs du village du Perray, sous la Mazure de la Latte.

- FIN 1772 - Note du recteur ROGER, que pour avoir la paix, il a abandonné à la fabrique (sans réclamer d'indemnités) les légats (bénéfices) du Gros­Poirier des Garelières, de la Grée, de la Fesantière et de la Rousselière.

- 18 novembre 1777 : Mariage de Pierre BOUCHET avec Marie, fille de Olivier VIGNAL, greffier des juridictions de Bœuves et la Courpéan.

- 9 février 1790 : Pierre GAUTIER avec Marie; fille de Jacques POUPLlN, notaire et de Louise LE COQ.

 

DECES

 - 12 février 1578 : René DE KERBOURDEL, Sieur de Port la Roche et de la Coupéan.

- 11 octobre 1580: Jeanne de la GRÉE, veuve de René DE KERBOURDEL. - 16 juillet 1581 : François DE L'ESPINE, chirurgien au bourg d'Erbray.

- 11 décembre 1591 : Un soudard de Rochefort nommé Jacques De l'Isle.

- 4 septembre 1612 : Julienne DE CLEN, épouse de Claude DE KERBOURDEL.

- 16 juillet 1614 : Antoinette BARBES, épouse de Barthélémy LUCAS, écuyer, Sieur de Kerorion, demeurant au lieu noble la Garenne.

- 9 novembre 1616 : Gilles LE PICART, écuyer, Sieur de la Ville-Basse.

- 21 mai 1646 : Jan DE KERBOURDEL, chevalier, Seigneur de la Courpéan, lequel fut inhumé dans son enfeu au chanceau de l'église, côté de l'épître en présence de plusieurs recteurs des environs.

- 29 octobre 1653 : Un mendiant originaire du Piré, qui revenait du voyage de Saint-Eutrope.

- 16 novembre 1652 : Un pauvre décédé à la Maffrière en revenant du voyage de Saint-Méen, il était originaire de St-Denis en France.

- 11 juin 1659 : Mathurinne BINOT

- 29 décembre 1659 : Martine DE GUIP

4 10 novembre 1660 : Mathurin CHEVALlER du village de la Noë

- 31 août 1676 : Jean PICAUT, Sieur de l'Orgerie, en présence de François AUBIN des Rivières et Lucrèce ROUXEAU son épouse.

- 23 novembre 1687 : Nicolas BLAIN, Recteur de la paroisse.

- 16 mars 1694 : Missire J-B. JOANNEAU, religieux augustin de Candé et prédicateur décédé au presbytère.

- 4 novembre 1694: Julien DAUDIN, Sieur de la Hemeriais.

- 12 février 1696: Jeanne DERV AL décédée au village de la Noë.

- 26 décembre 1705 : N. DELAUNAY

- 15 août 1712 : Joseph GUISNEL, Recteur de la paroisse, en présence du Recteur de Soudan et de plusieurs prêtres.

- 30 août 1720 : Jacquette GARDIN (ou GAUDIN) épouse Jacques DE KERBOURDEL, Seigneur de la Courpéan en présence des Recteurs de Moisdon, Soudan et du Prieur du Pin.

- 14 août 1757 : Marie BINOT dame de la Fosse, en présence de F. GUIBOURD de l'Oûtre, Dominique GICQUEAU Sieur de la Bruère et de Jeanne BINOT.

- 7 juillet 1759 : Renée ERNOUL fille de Pierre ERNOUL de la Maffrière. - 25 décembre 1769 : Jean BREGEAUD décédé à la Ferronnière, âgé de 20 ans.

- 6 juin 1779 : Martine MORON, veuve AUGEARD âgée de 80 ans.

- 28 décembre 1780 : Christophe GUIBOURD, fils de René GUIBOURD et de Renée SYMON.

- 19 mars 1783 : Jean ROGER, Recteur de la paroisse âgé de 83 ans.

 

1789

 LOUIS XVI, Roi de France, décida le 8 août 1788 , la convocation des Etats Généraux pour mai 1789.

 Les convocations furent envoyées le 24 janvier 1789, ainsi que le mode d'élection, selon les provinces.

 Conformément aux règles de convocation, les Français furent appelés à établir des cahiers de doléances dans lesquels ils pouvaient exposer leurs revendications et leurs espoirs. Seuls les hommes âgés de plus de vingt cinq ans et payant des impôts étaient habilités à participer à la réunion de rédaction du cahier de doléances de la paroisse d'Erbray.

Au cours de cette réunion devaient également être désignés les délégués qui participeraient ultérieurement à l'Assemblée de Sénéchaussée.

A Erbray la rédaction de ce cahier eut lieu le quatre avril 1789, au lieu habituel des réunions, Pierre ROUL, notaire de la Baronnie, présidait l'assemblée composée de :

François GUIBOURD de la Rigaudière, Christophe Rolland GUIBOURD de la Boullaye, Pierre BOUCHET, Martin FERRON, Jean GAUTTIER, Jan MORON, Gabriel MAILLARD, Pierre POUPLIN, Jan FREULET, Martin GAUTIER, Joseph RETIF, Michel GUIBOURD, Julien BARBIER, Julien LEDEVIN, Jan GASNIER, Jan GESLIN, Nicolas ROUL, Jan DELAUNAY, Jacques MAHE, François BARBIER, Jacques FERRON, Julien PEIGNE, François GOBBE, Nicolas ROUL (fils), Ambroise POULAIN, René LE FOU, François DUPIN, Joseph MITAILLE, Jan VOLTEAU, Julien

MOREL, Pierre JOUSSELIN, Jan COLLIN, René PHILOUZE, François TESSIER, Victorien VIGNAL, Julien JAMBU, Charles DAUFFY, René LECHAT, Ambroise HOGUEREL, Louis GAUTIER, Julien DUTERTRE, Jan GAZILLE, Ambroise BARBELIVIEN, Pierre HENRY (l'ainé), Pierre HENRY (le jeune), François ERGAUT, Nicolas COUVRAUD, Charles GASNIER, Henry HOUDMON, Antoine GASNIER, Michel FERRON, Martin HAROUlN, Rolland COLLIN, Pierre COLLIN, Jean LA CROIX, Thomas DEROUlN, Jan DUTERTRE, Ambroise RABOISNEL, Ambroise COUE, Julien LE BRETON, Jan LE BRETON, René RETIF, Joseph FERRON, Jan ROUGE, René LAMBALLAIS, René RABOISNEL, Pierre CHAUVIN, Jan RABOISNEL, Jan LEUSSIER, Etienne AUGEARD, Jan POUPART, Martin BREGEAULT.

 

Délégués:

Christophe Rolland GUIBOURD de la Boulaye, Pierre BOUCHET, gendre d'Olivier VIGNAL natif d'Issé.

 

Les paroissiens d'Erbray :

SE PLAIGNIRENT:

- De la mauvaise répartition de l'impôt, entre les biens et les personnes.

- Que les frais d'actes étaient exhorbitants (droits, parchemin timbré, rédaction).

- Demandèrent l'établissement d'un seul rôle pour les impôts annuels et que tous fussent imposés, en fonc­tion de leurs revenus et de leurs biens, sans privilège pour qui que ce soit.

- La diminution de l'ensemble.

SE PLAIGNIRENT:

- De l'arbitraire des Seigneurs féodaux et de leurs nombreux abus de toutes sortes.

SE PLAIGNIRENT:

- De la partialité de la justice seigneuriale et du mauvais exercice de celle-ci.

- Demandèrent un juge de paix pour la paroisse.

SE PLAIGNIRENT:

- De n'être pas représentés légalement dans toutes les assemblées nationales.

- Demandèrent à l'être, mais pas par des nobles, ni des anoblis, ni des écclésiastiques.

- Que le nombre de leurs représentants, dans lesdites assemblées fut égal à celui des deux autres ordres réunis.

- Que les voix fussent comptées par tête et non par ordre.

- La possibilité de désigner librement leurs représentants à ces différentes assemblées.

 SE PLAIGNIRENT:

- Du poids des corvées destinées à la construction et l'entretien des grandes routes, dont ils ne faisaient aucun usage.

SE PLAIGNIRENT:

- De ne pas avoir accès aux emplois militaires, réservés à la noblesse.

- Demandèrent: que les places fussent accordées au mérite, sans distinction, d'ordre, de rang ou de fortune.

SE PLAIGNIRENT:

- Egalement de l'insécurité. (voir l'intégralité des doléances de la paroisse annexe IX).

 

En effet, dès 1788, LEFEBVRE receveur de rentes, remarquait à propos des afféagements que les afféagistes s'étaient contentés d'enclore leurs terres, sans les mettre en valeur. La médiocrité ne permettait pas de faire face à la dîme et au droit de terrage sur les récoltes. Ils se dégoûtaient et ne labouraient pas.

 - Le CENS, rente seigneuriale due par les tenuyers, était payable en nature ou mixte, imposait terres et bâtiments de la tenure. Il était reformé selon les seigneuries tous les cinq ou dix ans.

- Lors de l'établissement d'un aveu au seigneur, par notaire, il y avait perception de droits et fixation d'une rente. L'aveu était exigé tous les trente ans et quelquefois à chaque changement de seigneur ou de tenancier. Il arrivait que les frais étaient supérieurs à la valeur foncière des biens.

En 1789, la capitation à Erbray s'élevait à 1826 livres pour 1703 habitants.

 

FORMATION DES DEUX METAIRIES DU PIN

 En 1627, les terres environnant le village appartenaient à de nombreux petits tenuyers, qui par aveux avaient reconnu les droits du seigneur qui ayant acquitté les coûts relatifs à ces aveux, pouvaient en jouir.

Parmi ces tenuyers, se trouvait un Jan GUIBOURD Sieur du Breillard, lequel et ses descendants réussirent en l'espace de 125 ans par voie d'unions matrimoniales, achats, échanges, à constituer les deux métairies du PIN.

 En 1750, le propriétaire en était François GUIBOURD, Sieur de l'Oûtre. Et se trouvaient comme métayers:

Au Haut Pin - François FEZANT et Etiennette DEQUIPPE

Au Bas-Pin Nicolas DUPIN et Françoise GRIMAUX.

 

LA MORIVIERE

 Le château fut occupé jusqu'en 1789 par les Seigneurs DE KERBOUDEL.

 Parmi eux, seuls, quelques-uns naquirent et décèdèrent à Erbray; mais la plupart le firent dans leurs autres résidences en Bretagne.

Ils entretenaient des relations avec le Parlement de Bretagne et même à une certaine époque par parents interposés avec la Cour du Roi de France.

La dernière occupante fut Bonne-Josèphe DE KERBOUDEL, seconde fille de René Joseph DE KERBOUDEL et d'Apolline DE BÉGASSON, son aînée étant décédée en bas âge, elle se trouva seule héritière et riche.

Elle épousa le marquis Charles Bonnaventure DE PERRIEN tout aussi riche. Ensemble ils possédaient plusieurs châteaux, maisons à Rennes et Hennebon, une centaine de tenues et métairies réparties entre les Côtes du Nord, l'Ille et Vilaine, le Morbihan et Erbray.

A Erbray : Deux métairies à la Morivière, deux à la Touche, deux à la Franchetière, deux à la Courpéan, une à l'Ecotay et le Bois-Colin.

 

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