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LE MONUMENT AUX MORTS

En dehors des calvaires, il n'existe qu'un monument érigé au cours du siècle sur le sol d'Erbray et il est situé au centre du bourg et a été élevé à la mémoire des enfants d'Erbray ayant laissé leur vie au service de la Patrie, évènements douloureux entre tous, qui nous ont été imposés par le cours de l'histoire de l'époque et auxquels Erbray a apporté une quote-part importante ; aussi nous considérons comme un devoir de reconnaissance de rappeler à la mémoire des vivants les noms de ceux qui ont sacrifié leur vie pour que notre pays reste libre.

Le Monument aux Morts

La décision d'édifier ce monument fut prise par une délibération du Conseil Municipal en date du huit janvier mil neuf cent vingt deux. Sur les tables, nous relevons pour :

Guerre 1914-1918 :

Alain J.             Cadot Fr.           Faucheux J.        Leconte E.

Alain P.              Chaplais J.        Ferron J.           Leconte P.

Bahuet L.            Cerisier A.        Ferron Jules      Lechat J.

Barbier H.         Cerisier P.         Ferron L.            Le Floch M.

Bauland J-M.    Chataigner J.     Ferron L.            Leray B.

Bazile G.           Chesneau J.       Ferron Th.          Leroux L.

Berriau H.         Chesneau F.       Ferron P.            LesageF.

Besnier H.         Chevalier F.       Frangeul A.        Lesage M.

Besnier J-M.    Chevalier H.       Frangeul J.         Macon A.

Blandeau F.       Chevalier J.       Foucher P.          Malœuvre A.

Blard D.           Colin A.             Fraslin J.           Martin A.

Boisseau H.       Colin H.             Gary J.              Maussion R.

Boisseau J.       Colin J-M.         Gasnier G.          Maurice L.

Bonnet J.         Colin I.              Gautier E.           Moquet J.

Bonnier J-B.     Colombeau A.     Gautier F.           Morin P.

Bot J.              Coué J.              Gautier G.          Moulin J.

Bourdais J-I.   Courgeon R.       Gazil A.              Nouteau P.

Bourdet V.       David J.            Geslin J.             Palierne J.

Boisdaufrais C.  Denieul V.        Gicquel L.            Papin J.

Bourgeais P.     Douin M.           Guillet E.            Perrigaud M.

Bouteiller J-M. Duchesne J.     Harel J.              Perrinel L.

Briand P.          Dudouet C.       Harel P.               Perrinel Luc

Buron L.           Durand J.        Henry J.             Peslerbe F.

Burgaud J.       Durand J.        Herbette L.         Philippot F.

Cadorel F.        Dutertre A.     Jeannic J.           Pontbriand (De) H.

Cadot F.           Dutertre J.     Lebossé J.           Poulain M.

Pourrias P.        Robillard J.     Roul J.               Trouilleau A.

Redureau E.      Rolland A.        Segaud J.           Verdeau L.

Retif A.           Rolland H.        Segretin L.          Violette Th.

Retif J.           Rolland L.         Terrien E.

Rivière P.         Rolland L.         Tessier P.

 

Guerre 1939-1945 :

Demé D.          Maloeuvre E.      Robillard J.        Tigeot L.

Dudouet E.       Michel G.           Simon E.

 

Algérie :

Mellier

 

GUERRE 1914-1918 - RÉCITS DE COMBATTANTS ET DE FEMMES

 AYANT VÉCU CETTE DOULOUREUSE PÉRIODE

 

Monsieur Henri Jannault (Ancien Combattant).

Monsieur Jannault était à 5 jours de la quille et il déclare la guerre ! On en parlait depuis plusieurs mois, mais on n'y croyait pas, cependant le 2 août 1914 c'était la nouvelle, nous n'avons pas été trop surpris ni émotionnés.

 Nous pensions qu'il n'y en avait pas pour longtemps, un genre de grande manœuvre au réel. Je n'imaginais pas revenir quatre ans plus tard, encore heureux, car beaucoup y sont restés.

Nous sommes donc partis direction Sedan le 4 août et nous attendîmes quinze jours et comme ils ne venaient pas nous partîmes à leur rencontre. Cette dernière se produisit à Messins en Belgique, le choc fut dur.  Nous reçûmes une bonne raclée, ils nous firent beaucoup de prisonniers et quelques tués.

 Le repli s'effectua en hâte et en désordre, nous avons fait 75 kms sans manger, ni dormir, ce qui nous ramena dans la région de Sedan. Là nous nous réorganisâmes et réussîmes à les stopper deux jours, nous leur prîmes même un drapeau (chose extrêmement rare). Ensuite notre repli continua jusqu'à Fere-Champenoise, et c'est miracle que je n'ai pas été tué à cet endroit !

Il faisait très chaud cet après-midi du 7 septembre 1914, nous avions terriblement soif et pas d'eau sur place, le lieutenant me désigna pour une corvée d'eau, pendant mon absence un bombardement eut lieu et 5 hommes sur quinze, plus le lieutenant furent tués, parmi eux des copains.

 Le lendemain au télémètre, je remarquais un bataillon d'Allemands à cinq cents mètres, je le signalais immédiatement au Général qui était là au moment, bien qu'il prit ses jumelles, il prétendit que c'était le 64° qui se repliait, et comme j'insistais en disant que c'était des boches, il me mit son revolver sous le nez en disant que j'étais un démoralisateur, mais une demi-heure après les Allemands sortaient d'un bois près de nous, avec nos mitrailleuses nous tirâmes 10 minutes sans arrêt et réussîmes à les arrêter, avec beaucoup de pertes parmi nous y compris le Général. J'ai été blessé le 14 septembre à la bataille de la Marne et évacué dans le Midi.

Je suis retourné au front à la fin de novembre 1914, comme agent de liaison. En juin 1915 au cours d'une attaque, j'ai fait sept prisonniers et j'étais pas trop fier, j'ai appelé, un officier est venu qui les a emmené, j'ai récupéré sur eux une paire d.e jumelles, le mieux c'est que l'officier a récolté la Légion d'Honneur pour ça,. mais moi rien.

Le lendemain de cette prise j'ai à nouveau été blessé et évacué sur Nantes.

Cette fois-ci j'ai tiré quatre mois ! Ensuite je fus envoyé dans la région de Verdun où la première fois que nous sommes montés en lignes nous sommes revenus à 450 sur 2 000. Ce fut cette période dans la région de Verdun qui fut la plus dure.

Par la suite début 1918, je me retrouvais aux « Chemins des Dames » lors d'une attaque des Boches le 27 mai 1918, je fus fait prisonnier avec une vingtaine de mille autres. Le front était fini pour moi, mais pas encore la guerre.

 

EXTRAITS DE LETTRES D'UN JEUNE HOMME D'ERBRAY

TUÉ A VERDUN EN 1916

        A SON FRÈRE ÉGALEMENT SUR LE FRONT

 JEUDI 22 JUIN 1916.

Nous avons été relevés de notre séjour de Verdun hier soir. Quelle joie ! Tu penses bien ! Je me sens très fatigué. Nous étions cote 321 hier, pour terminer notre séjour bombardement de nos positions par l'artillerie allemande durant 13 heures. Des attaques tous les jours. Je reste seul à mon escouade, les autres blessés ou tués. - Lettre suit.

 

VENDREDI 23 JUIN I916

 Une douce brise ! De vertes et ondoyantes ramures qui frissonnent d'Eole, des chants d'oiseaux, des troupiers étendus sur le dos, les mains jointes sur leur abdomen replet, l'air béat d'un possédé de Morphée, voici mon décor actuel et ses personnages. Quelle antithèse auprès des jours précédents ! Là-bas un décor de cataclysme terrestre, un paysage lunaire ! Sol criblé de mitraille, bouleversé, un aspect de tumulte ! La mort qui passe dans l'air sous forme d'obus ronflants, sifflants tous les sons, tous les calibres, de gros surtout! Ah ! la B a x comme elle nous a fait souffrir !... Presque toutes nos pertes sont ses victimes ! Des bombardements formidables ! Colossaux ! Des nuées de fusants, une grêle de percutants, et quel fracas ! Mes oreilles en sont encore abasourdies, mes nerfs ont abandonné leur assiette normale - Ils reviennent heureusement ! Et des émotions !! Songes !!

Sept jours d'angoisses !! Sept fois 24 heures, sans appétit, avec une soif insolite, inaccoutumée, pas de tranchées, non ! Mais des trous immenses de marmites, de 15 à 30 m de périmètre.

 Et là aussitôt l'aurore, un doigt de rouge montant à l'orient, couché, entassé à plat ventre, vautré, le sac sur la tête, les jambes entremêlées avec celles des voisins ! Des mots ! Des exclamations !

 Ah les salaud s! Les cochons ! Ils auront notre peau. Tiens voici le bombardement qui recommence - Quelle heure est-il ? Cela est demandé 50 fois au malheureux pourvu d'une montre !! Regardez ces sacrés boches ! Ils nous survolent, ne bougeons pas - Cachons-nous avec nos couvertures - Ils nous repèrent ! Les cochons ! Passe-moi le bidon ! Ah quelle soif ! Le soleil nous cuisait implacablement. Pour mourir quel martyr ! Et quelle précaution ! A plat ventre presque, dans un trou creusé dans le sol ou dans un récipient, quel risque pour accomplir cette fatale fonction organique ! Et la nuit venue, nous changions de positions, nous travaillons jusqu'au jour, puis réintégrions nos entonnoirs !!

Pour terminer mémorablement notre dernier jour, 13 heures d'un marmitage effréné, insensé, inimaginable, implacable, féroce, atroce ! D'abord la matinée peu intense ! De gros calibres, tirés à moments fixes, méthodiquement, avec des cibles choisies. Un tir précis, puis vers le soir, une crise de colère s'abattit, se déchargea sur nos positions, sous forme de grêle de fer et de feu ! Nous étions cinq, tapis, blottis, vautrés dans un entonnoir, à quelques mètres, parallèlement au-dessus, deux autres trous contenant six hommes avec notre lieutenant. Nous n'échangeons que de brèves impressions, pensant notre dernière heure venue. - Tout à coup un obus de gros calibre éclate au-dessus de nous, nous couvrant de terre, de cailloux et comme un bolide un corps décapité, sans bras, déchiqueté, pantelant, broyé s'abat au milieu de nous ! Celui de notre lieutenant, nous étions obligés de piler dessus pour nous remuer les jambes. - Pendant 2 à 3 heures, nous restâmes en compagnie de ce macabre cadavre, sentant le sang, et la chair fraîchement découpée. - L'atta­que faible, il est vrai, se déclencha, le tir s'allongea, quel soulagement ! Ils étaient cinq hommes avec le lieutenant. Au soir, à la nuit je pus voir, tous étaient tués dont un de mon escouade. Je reste seul de cette escouade. Quelques heures après en compagnie de camarades, je fuyais hâtivement ces lieux funèbres et infernaux, car le 12° chasseur venait nous relever. - Quelle joie, lorsque après avoir traversé une partie de Verdun, le matin nous nous trouvâmes à une dizaine de km des lignes dans une nature printanière.

 

4 JUILLET 1916 (toujours à son frère).

 J'espère que tu as toujours bon pied, bon œil et qu'à l'heure actuelle tu, es sous pression pour la marche en avant ! Que cela continue donc. - Ta batterie doit vomir les 155 ! J'espère que tu sortiras de la guerre sain et sauf.

Juillet, août, septembre vont sans doute être remplis de faits militaires importants, peut-être décisifs ?                                                                                .

 Pour moi, l'espoir de mon retour de cette fournaise est toujours du domaine des hypothèses - L'autre jour je crus bien sincèrement que tu demeurerais le seul héritier, car j'y pensais bien rester.

J'admire ta sérénité et voudrais posséder cette qualité si utile en ces temps orageux.

Dans quelques temps, quelques jours peut-être il faudra retourner dans la bataille ! Où ? A Verdun encore ! Je présume.

Le seul souhait que tu puisses formuler pour mon bien, ce serait donc d'en sortir indemne.. mais cela est rarissime et je n 'y accorde pas crédit - Une blessure légère conviendrait ! Une maladie ! Les désirs de ce genre ne sont jamais exaucés, être «  gefangen » c'est une chance que j'appréhende - Ça ne va donc pas de ces mieux.

 Ce jeune homme est retourné une troisième fois à Verdun en 1916 et y a trouvé la mort.

 

DES FEMMES D'ERBRAY SE RAPPELLENT AUSSI DE 1914-1918

 

MADAME GAZIL, 92 ANS.

 Je me souviens de la mobilisation - Le deux août 1914, nous étions en battage lorsque le tocsin sonna, évidemment cela jeta un froid sur le bataillon, mais l'ensemble des hommes pensait que ce serait une absence de courte durée Les  départs étaient échelonnés, le premier à partir dès le lendemain était notre cousin et voisin Jean Chataigner.

Les départs s'opérèrent dans une bonne ambiance, le danger était mal réalisé, l'on fleurissait les trains et des écriteaux « Train de plaisir pour Berlin» étaient écrits sur certains.

Malheureusement il fallut vite déchanter en apprenant les premières nouvelles du front.

Mon mari était affecté au service sanitaire comme brancardier, courant 1916 et 1917, il était dans l'Aisne « Chasseny » « Le Chemin des Dames » Wassigny St-Quentin - Soissons.

A la naissance de notre quatrième enfant il fut ramené à Nantes et Ancenis et pour moi le cauchemar était terminé bien qu'il restait des difficultés pour les travaux.

Les femmes dont le mari était mobilisé pouvaient se faire inscrire en mairie, pour avoir un permissionnaire pour les aider. - Je l'ai fait une fois et l'on m'affecta un valet de chambre qui n'entendait rien aux travaux de la terre, il ne savait pas atteler une jument - Nous fûmes aussi ennuyés l'un que l'autre, lui étant conscient de son peu d'utilité et moi ne désirant pas le renvoyer. - Par la suite je fus assez heureuse d'être aidée par un foyer voisin avec ses jeunes enfants. Rationnements. Dans les fermes nous ne manquions pas de beaucoup de choses, les seuls rationnements dont je me rappelle portaient sur le café, le sucre et le chocolat.

Réquisitions. - De nombreuses réquisitions eurent lieu en chevaux - J'eus un cheval de réquisitionné.

Décès. - De nombreux hommes et jeunes gens trouvèrent la mort pendant cette période.

Lorsqu'un avis de décès arrivait en mairie Monsieur Leneil et Monsieur le Curé Tessier avisaient les familles, c'était une pénible mission qu'ils remplirent de nombreuses fois. Les familles faisaient dire des services funèbres.

 

MADAME RAYMOND LE BOSSÉ  « LA TOUCHE ».

 Mobilisation.- Oui, je m'en souviens, le tocsin s'est mis à sonner dans le courant de l'après-midi du 2 août 1914 et dès le lendemain les soldats partaient.- A la « Touche» deux de ceux-ci devaient être tués dans les semaines suivantes.

La vie à la  « Touche ».- Tous les soirs il y avait le chapelet pour la fin de la guerre à la Chapellé de la « Touche» cela a duré quatre ans !!

Approvisionnements.- Il y avait des tickets pour certains produits d'alimentation entre autres le café.

Je me souviens également que de nombreux réfugiés sont venus qui devaient être logés. Une famille de cinq personnes était logée dans une petite maison à côté de chez moi. Ils étaient arrivés par le train à Châteaubriant. Ces réfugiés sont restés pendant toute la guerre. Ils étaient aidés par la population et trouvaient du travail. Lorsqu'ils sont arrivés, ils avaient seulement quelques paquets de vêtements, ayant tout laissé sur place.

 

DUNKERQUE 1940 J. GAZIL (SOUVENIRS)

 10 mai 1940, déclenchement de l'offensive allemande vers l'Ouest, envahissement de la Hollande et de la Belgique, à ce moment ordre est donné à la 21° D.I. stationnée dans le Nord aux environs d'Hazebrouck de faire mouvement au travers de la Belgique vers Breda Hollande. Ce jour 10 mai bombardement de la gare d'Hazebrouck, vers 10 heures un bombardier se détachant d'une des premières vagues apparues dans le ciel avec une audace inouïe, effectue une piquée spectaculaire et passe en rase-mottes dans le sens des voies principales et lâche avec une précision extraordinaire une bombe sur la partie centrale de la gare, une micheline étant à l'arrêt est sectionnée en deux, un cratère de trois à quatre mètres creusé, nombreux civils tués et blessés, l'avion touché par la DCA ira s'abattre dans la campagne environnante.

Seul le CID (Centre d'Instruction Divisionnaire) ne part pas ; mais fait lentement mouvement entre le JO et 20 mai via Cassel et Bergues vers Dunkerque et se retrouve à cette date dans les environs de Téteghem - Leffrinckoucke, 5 à 6 km en sud-est de Dunkerque. Vers le 25 mai, il sera rejoint par les restes de la 21° D.I. et participera à la résistance autour de cette ville, afin de permettre l'embarquement des troupes anglaises en premier lieu, et françaises ensuite. C'est alors que com­menceront des combats très meurtriers à un contre dix, la défense n'ayant qu'un minimum d'armement, de vivres et de munitions, la majeure partie étant restée dans la campagne belge, gênée dans ses opérations par une foule de réfugiés et des effectifs importants de militaires se dirigeant vers la côte, résistera stoïquement à l'avance de l'adversaire; permettant ainsi l'embarquement d'un nombre important d'unités désorganisées vers l'Angleterre.

Pendant 10 jours, nous serons pilonnés nuit et jour par une aviation qui se permettait à peu près toutes les fantaisies dans le ciel, notre aviation étant totalement disparue et notre DCA très réduite, de 4 heures du matin au crépuscule vers 20 h 30, relayée pendant la nuit par un tir massif de 77.

 Ces combats iront crescendo pour nous jusqu'au soir du dimanche deux juin, le CID étant monté en renfort sur les bords de la Basse-Colme dans la nuit du premier au deux juin fut anéanti le dimanche deux juin, les blessés du poste de secours situé à proximité de la distillerie de Téteghem seront évacués avec de très grandes difficultés au cours de la nuit du deux au trois juin sur le sana de Zuydecote (lui-même touché par les bombes malgré la grande croix rouge peinte sur son toit) le service sanitaire y était plus que débordé et nombreux étaient les morts sans soins sur les brancards; en outre une montagne de cadavres recouverts de capotes et couvertures était visible dans le parc. Quel spectacle !

Après la rupture du front, les combats devinrent sporadiques et au cours des journées des trois et quatre juin les Allemands réduisirent les derniers îlots de résistance et firent un nombre important de prisonniers.

 Le quatre juin dans l'après-midi la bataille de Dunkerque était terminée.

Cette période de dix jours fut très dure pour tous les participants civils et militaires, les pertes importantes, surtout dans les effectifs assurant la défense soumis à une intensité de feu inimaginable et sans répit 24 heures sur 24 heures, de jour par l'aviation, de nuit par l'artillerie, sur un terrain plat totalement démuni d'abris. Nos nerfs nous avaient pratiquement abandonnés, nous agissions comme des automates ne sachant si à l'aube d'une journée nous verrions son crépuscule et le soir si nous verrions l'aube du lendemain. A vrai dire, l'espoir de sortir vivant de cet enfer nous avait totalement quitté. Vision apocalyptique ! Impensable dans ce lieu, région fertile de France où sous l'effet du printemps tout renaissait à la vie ! Une ville débordante d'activité ! Dunkerque !

 Et nous 24 ans après, nous rééditions Verdun avec cette différence que nos pères avaient gagné et nous, nous avions perdu. Ces pensées vinrent à notre esprit lorsque nos nerfs reprirent possession de nos corps et de plus nous eûmes cinq ans de réflexion, pas toujours drôles à suivre.

 

1940-1945 (OCCUPATION ET RÉSISTANCE) par E. DELAUNAY.

Ayant été fait prisonnier, je n'étais pas à Erbray lors de l'arrivée des Allemands ; mais ayant réussi à m'évader après trois jours de détention, je pus rejoindre mon foyer après plusieurs journées d'angoisses et différentes péripéties.

De mon retour à la libération je vais m'efforcer de faire le récit de ce que je sais sur cette période :

LE DÉBUT - Ces Messieurs logeaient chez l'habitant, ce qui n'avait évidemment rien d'agréable pour ceux qui étaient contraint de les héberger.

Avant mon retour ma femme avait reçu leur visite, au cours de la visite de notre habitation pièce par pièce l'officier tomba sur une chambre remplie de couronnes et christ (du fait que nous assurions le service du cimetière) cela lui fit sans doute mauvaise impression, il n'insista pas, ma femme en fut fort satisfaite.

LES PRISONNIERS.- faits dans la région étaient entassés salle du patronage et occupés sous surveillance à des travaux pour la commune. Cette salle étant divisée en deux, la partie proche de la route servait de cuisine et réfectoire et l'autre de dortoir. Le soir leurs geôliers leur retiraient leurs chaussures et les enfermaient à clef. Un caporal Nord-Africain au cours d'une corvée de copeaux à l'atelier, trompant la surveillance de la sentinelle, qui d'ailleurs ne parlait pas le français, me fit part de son désir d'évasion.

Mine de rien je lui expliquais qu'en passant sous la scène existant dans la partie qui leur servait de dortoir, en perçant le mur il sortirait dans un roncier existant entre mur et voie ferrée, qu'il avait peu de chances d'être vu, à cet effet je laissais traîner un burin parmi les copeaux qu'il dissimula parmi ces derniers. Je fis part au père Louis Sauvager de cette conversation et mon père Louis avec son astuce lui fila à première occasion favorable une barre de fer.

Un beau soir le percement du mur terminé juste pour laisser passer un homme l'évasion commence; mais sans chaussures et avec un équipement vestimentaire réduit.

Plusieurs avaient reconquis la liberté lorsque l'un d'eux, voyant de la lumière au café Cherhal, eut la malencontreuse idée d'y entrer (sans doute pour demander aide) et tomba nez à nez avec les gardiens qui étaient à consommer. Involontairement en se faisant reprendre il donna l'alerte, ce qui empêcha l'évasion complète du fait de l'étroitesse du passage. Néanmoins une vingtaine réussirent à prendre l'air des champs et se dispersèrent dans la nature; certains furent héberger par Monsieur Navinel à « La Rabouesnelière », d'autres vers la « Haie-Besnou » reçurent aide de Monsieur De Pontbriand, d'autres prirent la direction de « La Refoulais ». Plusieurs réussirent à passer en zone libre. Monsieur De Pontbriand en cacha un pendant un an; mais fut dans l'obligation de cesser sa protection par suite d'indélicatesse de son pensionnaire !.

Les gardiens firent de nombreuses investigations dans le secteur pour retrouver les évadés, en fouillant l'atelier de Monsieur Pierre Goyer à « L'Oûtre >> l'un d'eux voulu monter au grenier, la trappe étant mal accrochée lui tomba sur la tête il ouvrit le feu immédiatement croyant être attaqué du grenier.

Un travail qui ne me plut guère fut dans les premiers jours de mon retour, la confection sous contrainte d'une poulie pour permettre à nos occupants de monter leurs couleurs.

ATTENTAT DE NANTES.- A la suite de cet attentat 27 otages furent désignés par les Allemands parmi les prisonniers du camp de « Choiseul» qui furent fusillés à la carrière route de Soudan,. ce qui souleva l'indignation générale de la population et déclencha une véritable haine contre les occupants qui découvraient leur vrai visage nazi.

Le lendemain de cette fusillade les corps furent répartis dans les communes environnantes. Trois arrivèrent à Erbray,. comme responsable du cimetière je fus prévenu par Monsieur le Maire d'avoir à creuser trois fosses, Jean Bouchet et Lucien Rouger m'aidèrent. Le lendemain vers 10 heures deux camions arrivèrent au cimetière l'un était bourré d'Allemands qui prirent immédiatement position sur la route et dans le cimetière,. dans l'autre se trouvaient neuf cercueils nous fûmes chargés d'en descendre trois (Jean, Lucien et moi) de les placer dans les fosses et de les recouvrir immédiatement de terre sous le regard de l'officier Allemand commandant ce convoi et qui dit en partant ce sont de mauvais Français que nous avons fusillés !!

RÉSISTANCE. - Cet évènement souleva une révolte intérieure de la majeure partie de la population, d'autres fusillades eurent également lieu,. des prélèvements importants de toutes sortes effectués par l'occupant et entraînant de dures restrictions pour les habitants, la déportation,. toutes ces choses favorisèrent la création de réseaux de résistance dans la région. Hélas ! dans tous mouvements il y a souvent à déplorer l'infiltration (malgré les précautions) de traîtres, ce qui fut le cas dans notre région entraînant arrestations, déportations vers les camps de la mort de plusieurs résistants (M. De Pontbriand) 21 janvier 1944, l'Abbé Hervouet, etc. Trahisons qui entraîneront également des exécutions sommaires dans la région dont un de nos compatriotes le jeune Pierre Piétin, qui sera abattu dans la cour de la ferme à St-Julien-de- Vouvantes..

OCCUPATION. - Après les succès du début de la guerre, le vent tourne pour les vainqueurs d'hier, qui durcissent leur occupation en prélevant de la main d'œuvre française pour travailler sur place,  mais aussi pour aller travailler en Allemagne. Le recensement des jeunes de 18 ans est effectué dans les mairies. A Erbray un fait très important tout à l'honneur d'un de nos compatriotes malheureusement décédé (Yves Gratesac) est à signaler, car il est généralement ignoré d'une bonne partie des Erbréens, c'est le suivant: Yves habitant le bourg était prévenu par Monsieur De Pontbriand, Maire, du nombre et des noms recensés et mine de rien prenant son vélo semblant aller effectuer des travaux dans les fermes prévenait les intéressés, qui s'éloignaient et se cachaient chez parents ou amis dans des communes limitro­phes, évitant ainsi le S. T. O.).

NOUVELLES D'ANGLETERRE.- Souvenir personnel : en 1943 j'étais à la « Cantraie » à réparer des fûts en compagnie d'Alexandre Riflet et Léon Gasnier chez Delaunay et Colas, lorsque des avions Anglais jetèrent une pluie de tracts sur la région.

Peu de temps après deux Feldgendarmes à collier de chiens (comme on les appelait) arrivèrent et nous enjoignirent de ramasser ces tracts,. j'essayais, alors, de leur faire comprendre que je n'étais pas du village et devais travailler à réparer les fûts. Deux heures plus tard, ils réapparurent et comme je n'avais rien fait il me fallut sous leur garde menaçante nettoyer l'aire et en plus le pré d'à côté,. il fut ramassé un tombereau de tracts dans le village. Je les revis à la libération, bien encadrés par des Américains, ils étaient alors hués par la foule. Revers de médaille !!

LIBÉRATlON - Au début de juin, le débarquement des Alliés eut lieu en Normandie et quelques semaines plus tard l'armée du Général Patton effectua une percée spectaculaire et arriva à Châteaubriant qui fut libéré le 4 août 1944, le lendemain des Américains arrivèrent à Erbray. Les Allemands connurent à leur tour la débandade. Les Américains arrivèrent à Erbray par la route de la Maffrière et atteignirent rapidement le bourg créant une grande joie !

Dans leur débandade, les Allemands employaient tous les moyens, véhicules automobiles, camions, vélos, etc.

Ayant appris le quatre, que les Américains étaient à Châteaubriant, en compagnie de Monsieur Demé, évadé et capitaine, réfugié chez les demoiselles Gary et quelques camarades nous décidons de nous y rendre dans l'après-midi.

Au passage à niveau de la Ville-en-Bois où il y a eu un sérieux accrochage, des camions allemands sont calcinés avec leurs occupants, des armes et munitions sont éparses sur les lieux, je récupère une mitraillette, d'autres des fusils.

Nous descendons vers la ville jusqu'à l'école St-Joseph transformée en entrepôt par les Allemands, c'est le pillage tout le monde se sert, boîtes de conserves, alimentation de toute sorte, vin, cognac, etc. Nous en faisons autant.

Toutefois, les premières troupes américaines ne s'occupaient pas du nettoyage du terrain et de nombreux Allemands démunis de moyens de locomotion se cachaient dans la campagne, aussi le capitaine Demé proposa la création d'un petit groupe pour intervenir en cas de besoin sur Erbray, à cet effet nous remîmes en état mitraillette et fusils.

Le groupe comprenait: Demé, Goyer P., Cherhal Eugène, Gratesac Yves, Loyer Georges, Dugue (receveur des postes) et Delaunay Edouard.

1ère alerte.- Un passage d'Allemands se cachant en bordure de la forêt Pavée nous fut signalé, nous nous rendîmes sur place et après avoir inspecté les lieux et attendu un certain temps, rien n'étant apparu, nous entrâmes dans le bois de la « Morivière » où nous trouvâmes les restes d'un repas pris peu de temps avant par des fugitifs.

Quelques heures plus tard deuxième alerte Francis Rabouesnel de la « Maf­frière » nous prévient qu'il vient de voir des Allemands derrière le « Sauzaie » qui se dirigent vers les  « Bigodières ».

Nous nous y rendons immédiatement et là nous sommes plus heureux, nous capturons un officier et un sous-officier que nous désarmons sans résistance de leur part,' nous récupérons un revolver, un fusil, des grenades et une belle paire de jumelles.

Nous les ramenons au bourg et les enfermons dans l'atelier d'Yves Gratesac et allons prévenir les Américains qui patrouillent aux environs de la « Morivière ».

Ils viennent avec une jeep les chercher, avant son départ l'officier Allemand remercia (ayant sans doute eu peur d'une exécution sommaire de la part de résistants).

Troisième alerte.- De nuit vers 23 heures Julien Rétif de la « Courpéan » nous prévient qu'une dizaine d'Allemands sont en train de manger chez lui. Sortie dangereuse car la nuit tous les chats sont gris ! Nous y allons quand même, malheureusement le chien aboie à notre approche et donne l'alerte aux convives qui partent précipitamment par un chemin en direction de la « Franchetière », le lendemain ils seront interceptés par les Américains aux abords de St-Julien-de-Vouvantes.

Ici s'arrêtèrent nos sorties, la région était libérée et nous avions retrouvé avec joie la liberté. Joie néanmoins très tempérée par la subsistance non loin de chez nous à Saint-Nazaire d'une poche de résistance et la poursuite de la guerre avec de grandes inquiétudes à l'endroit des déportés politiques, des déportés du STO et des nombreux prisonniers de guerre.

 La commune étant privée de son Maire depuis son arrestation en janvier 1944, l'intérim fut assuré par le premier adjoint Monsieur Bénoni Faucheux, peu après l'arrivée des Américains un Comité de Libération fut formé pour l'aider dans sa tâche pas toujours facile du fait de la grande pénurie.

Ce comité comprenait : Madame De Pontbriand, Bénoni Faucheux, Joseph Pei­gné, Alphonse Frémont, Alphonse Cerisier, Albert Ernoul, Jean Cerisier, Mon­sieur Pinel (instituteur), Edouard Delaunay.

Ces réunions furent parfois très laborieuses.

Madame De Pontbriand remplaçait son mari déporté en janvier et Maire de la commune depuis l'Arrêté Préfectoral du 31 janvier 1942 à la suite de la démission de Monsieur Leneil.

 

LA GUERRE D'ALGÉRIE (par Messieurs COCAUD - DUCLOUX - PLOTEAU - RENARD) SOUVENIRS

1er novembre 1954 - Alger, la Toussaint Rouge, quelques bombes explosent. Velléités pro-islamiques, la métropole vient à peine de retrouver la paix, les accords de Genève mettent fin aux hostilités en Indochine, on ne croit pas que ces bombes' artisanales annoncent une nouvelle guerre de sept ans, et pourtant une guerre s'amorce. L'Aurès est le bastion de révolte, pour maintenir l'ordre les effectifs sont insuffisants, 12.000 hommes dans le Constantinois, le Gouvernement rappelle une division parachutiste, gardes mobiles, CRS-spahis.

L'armée aidée par les gendarmes essaie de faire le recensement et le contrôle des populations, tâche difficile, le Constantinois c'est 18.000 Européens, 3.000.000 de Musulmans et 350 hors la loi.

Monsieur Mitterrand, alors Ministre de l'Intérieur affirme la négociation avec les rebelles, c'est la guerre !

Le cinq février 1955, un DC3 amène en Algérie le nouveau Gouverneur Monsieur Jacques Soustelle, il prend la place de Roger Léonard. Jacques Soustelle nommé par Mendès-France est reçu avec réserve, les pieds noirs se méfient de lui.

1956 - Jacques Soustelle aura peu de temps pour tenter de réaliser son projet, l'intégration des communautés en Algérie.

Guy Mollet affirme sa conviction que des liens indissolubles existent entre l'Algérie et la France, mais déjà, des envoyés officieux entament des négociations à l'étranger, l'affaire Algérienne est à l'ordre du jour aux Nations Unies, l'internalisation du complot est amorcée.

Soustelle est remplacé par Robert Lacoste, 200.000 réservistes sont appelés et dirigés rapidement sur Alger, les effectifs passent de 60.000 hommes en 1954 à 400.000 en août 1956, les jeunes du contingent entrent à la dure école des commandos.

1957 - L'arrivée du Général Salan à Alger marque le tournant dans la Guérilla, la situation militaire s'améliore rapidement, mais l'instabilité ministérielle en métropole entretient la confusion. Les responsables algériens multiplient les démarches auprès des dirigeants des pays communistes, des états du monde libre et du tiers monde.

C'est en juillet 1957, que le génie reçoit la mission de construire la ligne Morice, un travail de Romains.

13 mai 1958, la Révolution d'Alger. On prit le Gouvernement Général, comme on prit la Bastille.

De Gaulle arrive à Alger le 4 juin « Je vous ai compris !» les combats deviennent plus sanglants, les hommes redoutent les combats de nuit, savoir qu'ils nous tueraient avec cruauté et qu'ils s'acharneraient sur nos cadavres.. le F.L.N. dit NON à la Paix.

Lorsque commence l'année 1959 De Gaulle sera Président de la République, Michel Debré Premier Ministre, Delouvrier assume les pouvoirs civils et Challe les responsabilités militaires.

De Gaulle fait de nombreux voyages en Algérie, visites de popotes, intensification des opérations militaires.

Changement de situation. Les voyages du Chef de l'État et de son Premier Minis­tre Michel Debré en Algérie sont fréquents et toujours basés sur l'Algérie Française.

Sur le terrain, la guerre prend de l'extension, les rebelles reçoivent des pays étrangers, des armes et renforcent leurs positions.

Le Gouvernement Français informe l'armée que la victoire est pour bientôt, et qu'il suffit de multiplier les opérations de ratissage et les embuscades pour venir à bout des bandes rebelles, déjà diminuées.

Les ordres sont mis à exécution, cependant on se rend compte très vite que les hors la loi se sont renforcés en hommes et en armes, les troupes françaises tombent en embuscades, de plus en plus souvent et les rebelles opèrent sur renseignements, sur les déplacements des troupes françaises.

Il ne passe pas de jour sans embuscades,'incendies de ferme où dans les blés, mines sur les pistes, bombes, grenades, dans les cafés ou sur les camions militaires.

En cours d'opération de ratissage, il arrivait que les rebelles, avec la même tenue et le foulard de couleur, se dissimulaient parmi les Français, pour les attaquer par surprise, soit au moment de la pose ou de reprendre les camions, ce genre d'opération était très dangereux. Il en était de même pour les embuscades de nuit, où bien souvent, celui qui tentait une embuscade, tombait dans celle de l'adversaire. Pour les soldats Français, c'était très dur, d'abord par le terrain très accidenté et aride et aussi par la chaleur et le froid, entre le jour et la nuit 400 de différence de température, ce qui occasionnait pas mal de maladie. Il fallait aux soldats français un bon entraînement et une bonne condition physique, car il n'était pas rare de marcher 20 kms de jour pour escalader les pitons et 5 à 10 kms dans la nuit, et toujours avec la peur au ventre, car l'ennemi était partout. Le soldat Français avait surtout peur de l'attaque surprise, ce qui était courant et fatal, beaucoup de jeunes tombaient à la fleur de l'âge.

Alors il y avait le rêve d'arriver au terme 28ème mois pour reprendre le bateau pour la France.

Début avril 1961 connaît des renversements de situation, le Gouvernement Français ne parle plus d'Algérie Française, mais d'Algérie Algérienne. Alors les généraux, les pieds noirs, et une partie de la troupe ne savent plus très bien où ils en sont, c'est la division de l'armée, le punch se prépare. Des bataillons sont formés pour débarquer sur Paris et s'emparer du Pouvoir. Le 23 avril, c'est l'explosion, Alger, Oran et toutes les villes d'Algérie se battent entre Arabes, pieds noirs et l'armée. Des innocents meurent sans savoir ni pour qui, ni pour quoi. C'est une guerre où l'on ne sait plus qui est l'ennemi et où il est.

Les Autorités Françaises annoncent que l'Algérie choisira son destin par un référendum, ce qui aboutira à l'indépendance le 19 mars 1962.

Le peuple Français était soulagé de voir cette paix enfin tant désirée, dont beaucoup de gens avaient souffert de savoir leurs fils en danger et partis si loin. Cette guerre, qui paraissait bénigne par rapport aux deux précédentes que la France avait connues, a quand même laissé des traces, à savoir : 28.000 morts, soldats Français, 300.000 blessés et 260 disparus. Les jeunes Français à l'inverse de leurs aÎnés qui ont combattu, dans un pays en guerre, ont dû combattre loin de chez eux alors que la paix régnait en France.

Nous n'avons pas connu à notre retour la joie de la victoire, mais l'aventure Algérienne doit nous laisser la fierté d'avoir accompli courageusement et honnêtement notre devoir dans des conditions parfois pénibles.

 

INDUSTRIES

Au cours du siècle dernier (1880-1980) plusieurs industries se sont installées sur le territoire de notre commune; mais l'une d'elles avait pris naissance avant, nous voulons parler de l'industrie de la chaux.

 

SOCIÉTÉ ANONYME DES FOURS A CHAUX D'ERBRA Y.

Origine. - Bien que le calcaire soit extrait du sol d'Erbray depuis les environs de 1800 (des Pentières à la Pelouinais), la Société Anonyme des Fours à Chaux n'a vu le jour qu'en 1900. Au cours du dix-neuvième siècle, cinq groupes ont exploité avec plus ou moins de réussite et en se concurrençant sévèrement les différents gisements.

 Ce sont :

1 ° - Le groupe Leroux et Denis, qui possédait les fours de la Rousselière­Ferronnière-Boulaie et également à « Au delà l'eau » commune de St-Julien-de-Vouvantes. Il était le plus important avec sept fours.

2° - Le groupe St-Fort, avec les deux fours de la Pelouinais et un à la Fres­naie, commune de Saint-Julien-de-Vouvantes.

3°- De Boispéan avec un four à la Haute Rousselière

4°- Le groupe Poche avec les deux fours du Cormier.

5°- Le groupe De Francy avec deux fours à Sainte-Marie.

Tous ces groupes se concurrençaient ; mais durent à la longue s'unir pour ne pas disparaître.

Les deux premiers groupes (Leroux-Denis et St-Fort) commencèrent en formant la « Société Anonyme des Fours à Chaux de la Rousselière­Ferronnière et Pelouinais » le siège social était à la Rousselière.

De leur côté, les groupes Poche et De Francy s'unirent pour former la « Société Civile Latte-De Francy-Feneux et Cie » avec siège social à Sainte­Marie.

Le troisième groupe de la Haute Rousselière, par suite du décès du pro­priétaire, fut mis en vente en 1893 et acheté par la Société de la Rousselière.

A la suite de cette transaction deux groupes restèrent en présence. Ils firent entente pour régler la fabrication de la chaux (production et vente). Ils formèrent un Syndicat qui fut dénommé Syndicat des Fours à Chaux d'Erbray, avec siège social à la Ferronnière, il fut constitué pour une durée de quatorze années à partir du premier novembre 1886.

A son expiration, les deux groupes ne s'entendirent pas sur la répartition des parts.

C'est alors que la Société Anonyme de la Rousselière proposa à la Société Civile du Cormier de mettre en commun leurs usines. Après de nombreux pourparlers, l'entente se fit, pour se terminer par la fusion complète.

La Société modifia son appellation qui devint Société Anonyme des Fours à Chaux d'Erbray, avec siège social à la Ferronnière.

Elle fut au capital de 470.000 francs divisé en 940 actions de 500 francs chacune. Sa durée fut la continuation de celle de la Rousselière. Après plu­sieurs prorogations, l'Assemblée Générale des actionnaires du 14 décembre 1938 la prorogea de 99 années à partir du 1er novembre 1940.

Direction.- Le premier directeur de la « Société Anonyme des Fours à Chaux d'Erbray » fut Monsieur Landelle, qui était précédemment Directeur et Administrateur de la Rousselière.

Lors de son décés en 1900, une décision du Conseil d'Administration en date du 27 novembre 1900, nomma Monsieur Barthélémy Simon qui était gérant de la Ferronnière pour le remplacer.

A la suite du décès de ce dernier en 1901, l'emploi de Directeur devint à nouveau vacant.

Une nouvelle réunion du Conseil d'Administration du 15 janvier 1902, nomma à ce poste Monsieur Jules Lebossé, qui était alors chargé de la comptabilité.

Il assura ses fonctions jusqu'au 31 décembre 1942, date à laquelle il remit sa démission, en raison de son âge.

Une délibération prise en Assemblée Générale le 21 décembre 1942

nomma son fils Raymond Lebossé, qui était son adjoint, et qui venait d'être nommé administrateur pour lui succéder.

Ce dernier assuma la charge de Président Directeur Général de la Société à compter du 1er janvier 1943, et jusqu'à son décès. Toutefois à partir de la fin de la guerre 1945, l'orientation commerciale de la Société changea, car plus de la moitié de la production de chaux était livrée aux acieries des Forges d'Hennebont. De telle sorte que l'arrêt de cette entreprise en 1963, mis la SA des Fours à Chaux dans une situation difficile.

Au décès de Monsieur Raymond Lebossé père, le Conseil d'Administration confia la Direction à son fils, qui s'employa, non sans difficultés, à la reconversion de la SA des Fours à Chaux.

Cette reconversion vers un débouché essentiellement agricole fut réalisée en 1968 et un programme important d'investissements était arrêté.

C'est alors, que le plus important producteur français de carbonate de chaux, la SA MEAC proposait un accord qui devait être rapidement signé, et en juillet 1968, l'usine MEAC rentrait en activité.

Les Fours à Chaux d'Erbray cédaient à MEAC l'exploitation de la carrière et conservaient la fabrication de la chaux et la vente des castines et des graviers, tout en modernisant considérablement leurs installations.

Du fait de ces modernisations et pour une production identique le personnel allait être réduit à quatre personnes; mais devant la nécessité pour MEAC d'étendre en surface son exploitation de carrière, en particulier vers le four, MEAC, porteur d'un nombre important de parts dans le capital de la SA des Fours à Chaux demandait en 1978 l'arrêt de la fabrication de la chaux.

Cet arrêt devint effectif le 31 janvier 1978, mettant fin ainsi à un siècle d'activité. De telle sorte que les Fours à Chaux ne conservent plus qu'une activité commerciale en assurant la vente de certaines fabrications (castines et graviers) de MEAC.

 

TROUILLARD S.A.

Cette société a ouvert une carrière à « La Croix des Landelles » en bordure de la forêt Pavée en 1955.

Il s'agissait, à l'époque, de rechercher les meilleures matières premières permettant d'améliorer la production de terre cuite de l'usine de Candé.

De 1955 à ce jour, trois tranches ont été exploitées. Il s'agit d'une argile schisteuse ayant un pourcentage appréciable d'alumine.

Les deux premières tranches ont été exploitées sur droit de forage. La troisième est en propriété.

Actuellement l'extraction annuelle de terre s'élève à 40.000 m3.

Cette extraction se fait par engins mécaniques notamment bulldozer et chargeur sur chaînes à godet.

Le puisement de l'eau se fait par des pompes électriques automatiques.

Afin de laisser l'environnement dans les meilleures conditions possibles, la Société remblaie les excavations.

Il a été constitué dans les premières zones extraites un étang permettant une réserve d'eau importante en cas d'incendie dans le massif forestier.

Ces renseignements nous ont été aimablement fournis par Monsieur Goffin, Directeur.

 

SHELL FRANÇAISE

Cette société dont le siège des relations extérieures est à Bordeaux - 56, rue de Tivoli a implanté un dépôt de carburants route des « Briotais » en limite de commune.

 Shell France :

Organisation.- Les sociétés Shell en France sont des filiales directes ou indirectes du groupe Royal Dutch Schell et occupent une place importante dans l'économie française.

Les hydrocarbures que ces sociétés vendent chaque année représentent près du sixième de la consommation intérieure de produits pétroliers près du tiers de celle du gaz liquéfié, et une part importante de la consommation des produits chimiques organiques.

Shell est présent en France à tous les stades de l'industrie pétrolière (exploration, production, transport maritime, raffinage, recherche scienti­fique, distribution et chimie du pétrole). L'importance de ses marchés et le niveau de ses investissements qui se traduisent par des commandes dans les secteurs d'activité les plus divers font de lui un partenaire de premier plan dans la vie économique du pays.

D'autre part, du fait de leur appartenance au groupe Royal Dutch-Shell, les sociétés Shell en France bénéficient de tous les avantages que le groupe retire de son implantation mondiale et de sa longue pratique de l'industrie pétrolière compte tenu des difficultés liées à la crise de 1973 et à ses consé­quences, des conditions privilégiées d'approvisionnement du fait de sources de production et d'importation qui demeurent largement réparties dans le monde; optimisation de leurs moyens de transports maritimes et de raffinage ; participation à des moyens techniques et financiers puissants ainsi qu'un potentiel scientifique que représente une organisation de recherche vraiment internationale.

Shell Française: Société Anonyme au capital de 1 830635 100 F. Capital: Groupe Royal Dutch-Shell : 96,59 070.

Renseignements aimablement communiqués par le Service des Relatations Extérieures.

 

ENTREPRISE DE TRAVAUX PUBLICS SAUVAGER

Cette entreprise s'est également implantée route des « Briotais ». Nous avons adressé en son temps un courrier à son Directeur, malheureusement ce courrier est resté sans réponse.

 

CARROSSERIE INDUSTRIELLE DE L'OUEST

Cette Société s'est implantée à Erbray après le dépôt de bilan et la fermeture de la carrosserie Hudry en 1966 (1er mai).

Cette Société a été créée sous forme de S.A.R.L.

Son Gérant est Monsieur Frédéric Castillo.

Au départ le Capital Social était de 50.000 F, il a été porté par la suite à 100.000F.

Dans les débuts six ouvriers seulement y travaillaient, par la suite quelques années plus tard le personnel fut porté à vingt personnes, il est actuellement de vingt-neuf personnes.

 

 Ses Activités :

Constructions de containers et carrosseries frigorifiques, véhicules spéciaux, carrosserie grand volume, bétaillère.

Chaudronnerie et tôlerie industrielle légère.

 

Ses équipements :

Tôlerie :'

1 cisaille guillotine (2 500 X 4 mm)

1 rouleuse (2 000 X 3 mm)

1 presse plieuse hydraulique Colly 50 T. (long. 2,500)

1 presse plieuse électrique Bombled (2,500 X 4 mm)

1 machine à retreindre (capacité 20/10)

2 presses mécaniques (7 T. et 15 T.)

1 cisaille, poinçonneuse, Seg (poinç. max. 22 X 12)

1 machine à souder par points

Postes de soudure manuels et semi-automatiques

Tronçonneuses, meules, fourets polissage.

 Menuiserie Métallique.

1 machine combinée raboteuse, dégauchisseuse, mortaiseuse, toupie, scie à ruban.

 Peinture­

1 poste de sablage, 1 cabine peinture chauffée (long. 8 m, haut. 4,10).

 Installation de fabrication de Panneaux Sandwich polyester.

1 poste de pistolage

1 table de collage sous vide 8,000 X 2,650

1 installation pour la fabrication et le moulage de pièces de polyester. Matières travaillées : acier, acier inox, aluminium.

Spécialités : carrosserie industrielle.

 

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Chapitre II

 

VOIES DE COMMUNICATIONS

 

Voie ferrée Châteaubriant-Nantes.

Le territoire communal est longé côté Ouest par la voie ferrée assurant la liaison Châteaubriant-Nantes, avec une halte qui existait à la Cantraie.

Dans les archives communales, la seule pièce trouvée concerne la halte de la « Cantraie» établie à compter du 20 janvier 1903.

Nous empruntons l'historique de cette voie à des articles de presse récem­ment parus, indiquant que la mise en service remonte à l'année 1877.

Cette ligne, si elle n'est pas pour l'instant enlevée, vient de voir le trafic voyageur supprimé depuis le Premier juin 1980.

Voie ferrée Châteaubriant-Nantes - Rectification du tracé du C.D. 178.

Cette rectification a entraîné la construction d'un nouveau pont à l'emplacement de l'ancien, pour effectuer ce travail sans interrompre le tra­fic ferroviaire il a été fait appel au 5ème Régiment du Génie, qui a monté à 7 m en côté de la voie une voie de déviation comportant un pont-rail type B.S. IV bis à voie supérieure.

La voie ferrée a été déviée sur une longueur de 800 m et la longueur du pont militaire de 72 consistant en deux tronçons de 36 m chacun, composé eux-mêmes de quatre éléments, assemblés en gare de Châteaubriant et acheminés ensuite sur bogies vers « L'Epine Blanche ».

Tous les éléments assemblés représentaient une longueur de 98 m et un poids de 250 tonnes, le pont proprement dit pesant 100 tonnes.

Travail effectué par 60 hommes pendant trois semaines, et vraiment spectaculaire pour ceux qui ont pu suivre ces opérations de montage.

La durée de construction du nouveau pont a été de neuf mois. Il a été mis en service en avril 1977, après quoi les soldats du génie ont procédé à l'enlèvement du pont-rail.

 

Premier tronçon du Chemin de Fer à voie étroite.

En 1880, toute une région comprise entre une ligne Châteaubriant - Nantes à l'Ouest et Châteaubriant - St-Mars-Ia-Jaille - Ancenis à l'Est, était démunie de tous moyens de transport voyageurs et marchandises, aussi l'idée vint-elle à nos Conseillers Généraux de l'époque d'essayer de désenclaver la région en s'inspirant de ce qui avait été fait dans les environs du Mans.

Les premières traces du projet remontent à 1884, date à laquelle un rapport fut présenté au Conseil Général à la session d'avril.

Dans ce rapport, le coût de la dépense est chiffré à 800 F du kilomètre et le rendement à escompter à 3-4 F km.

Les auteurs du rapport se sont fortement inspirés de la première réalisation en la matière, celle du « Grand-Lucé » près du Mans.

Le premier projet concernait un tronçon Châteaubriant-St-Julien-de­Vouvantes.

Les fonds ont été obtenus par voie d'emprunt et les seuls habitants d'Erbray et de St-Julien ont souscrit la totalité de cet emprunt dans un temps record, tant ils étaient intéressés. De même les Sociétés des Fours à Chaux d'Erbray étaient particulièrement attachées à cette réalisation.

Les rétrocessionnaires furent Messieurs Denis et Lemonier, les travaux débutèrent en 1887. (Placard du 26 août 1887 annonçant cette construction 14 km 671 m 72 cm) (mise en service fin 1888).

Dans les archives communales, on trouve également le plan de la gare d'Erbray, daté du 11 novembre 1889 avec emprise sur les parcelles cadas­trées section K n° 524 et 525.

Le plan de l'arrêt de « La Touche » avec emprise de 22a 85ca dont 16a en provenance de la propriété de Mademoiselle Angélique Gobbe, propriétaire demeurant à Petit-Auverné et 6a 85ca propriété des habitants de « La Touche ». A la « Touche» les choses ne se passèrent pas facilement, il fallut recourir à la procédure d'expropriation. Les décisions de justice sont dans les archives communales.

Par la suite ce tronçon fut prolongé jusqu'à La Chapelle-Glain (1899).

L'extension sur Ancenis fut décidée par décret du 20 juillet 1907. La lon­gueur totale de cette ligne entre Châteaubriant et Ancenis figure dans le projet pour 42 km 410 m 10 cm plus le raccordement au port fluvial pour une longueur de 5 km 64 m 28 cm.

Le recolement, la réception et la remise des ouvrages, eut lieu le 25 mars 1914. (La circulation avait cependant commencé en 1913).

Sur ces voies circulèrent des rames tractées par des locomotives Tubize­Blanc Misseron (ligne de La Chapelle-Glain) et des locomotives Corpet (ligne Châteaubriant-Ancenis). Les voitures voyageurs étaient à banquette de bois latérales avec places debout aux deux extrémités, certaines étaient mixtes sur partie, généralement 10 à 15 places par voiture et séparées par une cloison transversale, les sièges avaient des ressorts (l'on baptisait ces places pompeusement des 1ères et les autres sur banquettes de bois: secon­des), la vitesse 15 à 20 km/heure (1).

Pour les marchandises il existait des fourgons, des plateaux et pour les fours à chaux des wagons basculants.

Plus tard vers 1923-1924 des auto-ails furent mises en service. Plusieurs de nos contemporains, alors élèves de Monsieur Tenard, se rappellent que le 28 avril 1923, nous fûmes conduits par nos maîtres à la gare d'Erbray pour saluer Monsieur le Préfet, du temps, qui inaugurait cette première mise en service.

Avec la guerre 1914-1918 l'exploitation connut des difficultés mais pendant quelques années après la prospérité revint.

Mais l'avènement des voitures automobiles, des cars et des camions, apporta une concurrence sévère à ce moyen de transport, qui devint déficitaire si bien que le Conseil Général décida en 1938 la suppression du tronçon d'Ancenis.

Le tronçon Châteaubriant - La-Chapelle-Glain résista un peu plus longtemps du fait de son principal client marchandises la Société Anonyme des Fours à Chaux d'Erbray ; cependant il sera finalement supprimé en 1947.

Ce chemin de fer à voie étroite a rendu en son temps de grands services à notre région, avant l'avènement de la circulation automobile.

Il a désenclavé les communes d'Erbray, St-Julien-de- Vouvantes, La Chapelle-Glain, Moisdon-Ia-Rivière, Grand-Auverné, Riaillé, Pannecé, Mésanger, contribuant ainsi au développement de cette partie Est du département.

Nombreux sommes nous encore qui nous nous souvenons de l'important trafic de la gare d'Erbray le mercredi ou les jours de fêtes ou foires à Châ­teaubriant.

La Direction de cette station fut assurée par Madame Boudet et ensuite par Madame Barbelivien.

 

LIAISONS ACTUELLES

 Erbray-Nantes

Ligne de la Société Transports Tourisme de l'Ouest (Drouin) par St- Mars-Ia-Jaille - Passage à Erbray

a) vers Nantes, quotidien 6 h 15 (sauf dimanches et fêtes)

b) retour 19 h 25 (sauf dimanches et fêtes)

Vendredis :

a) vers Châteaubriant 9 h 35

b) retour 12 h 25

Samedis seulement :

Nantes vers Châteaubriant

Passage à Erbray à 14 h   .

Châteaubriant- La Chapelle-Glain

Passage à Erbray 17 h 35 (quotidien sauf samedis, dimanches et jours de fêtes)

 

Transports Robert Daraize

Erbray-Nantes

a) Départ 12 h 20 - retour 19 h 35 (vendredis seulement)

b) Départ 6 h retour 14 h (samedis seulement)

 Société Transports Tourisme de l'Ouest. Riaillé-Châteaubriant

Aller passage à Erbray 9 h - retour 12 h 15 (mercredis seulement).

 

RÉSEAU ROUTIER

 Tableau au 1er janvier 1979.

I.- Routes Nationales: R.N. n° 163 Angers longueur sur Erbray 10.077 m ;

R.N. n° 178 Nantes longueur sur Erbray 2.509 m, total 12.586 m.

II.- Chemins de Grande Communication: C.D. n° 14 Ancenis-Bain sur Erbray 6.121 m; CD. n° 34 Fougeray-Juigné sur Erbray 4.600 m ; C.D. n° 38 La Touche-Villepôt sur Erbray 2.454 m ; C.D. n° 40 St-Julien-Bain sur Erbray 8.720 m, total 21.895 m.

 III.- Chemins d'intérêts communs : C.LC. n° 51 St-Julien-Noyal sur Erbray 880 m ; C.LC. n° 58 St-Julien-Moisdon sur Erbray 4.418 m, total 5.298 m.

 IV.- Chemins de petite communication : CP .C. n° 1 Erbray-Petit~ Auverné sur Erbray 3.239 m ; CP .C. n° 2 Erbray-Juigné sur Erbray 5.550 m ; C.P.C. n° 3 de La Mogonnais sur Erbray 1.672 m, total 10.461 m.

Total de ces quatres catégories: 50.240 m

Voies communales : V.C n° 2 Hadet 5.540 m ; n° 3 Mogonnais 2.237 m; n° 4 Rabouesnelière 2.122 m ; n° 5 Golardière 1.274 m ; n° 6 Mézie 2.721 m ; n° 7 La Lande 125 m ; n° 9 Maffrière Sépelièie 6.540 m ; n° 9 bis Beauchêne 350m ; n° 10 Landelles 1.181 m ; n° Il Fougeray 556 m ; nOJ2 Le Bourg 228 m ; nO.13 Corbière 408 m ; n° 14 Haute-Haie 4.356 m ; n° 15 Brégeaudais 1.098 m ; n° 101 Refoulais 1.802 m ; n° 102 Beauchêne 772 m ; n° 104 Renardière 534 ln ; n° 118 Pont-Mahias 1.566 m ; Chemin des Vignes 57 m ; Place de la Mairie 44 m.

Total 33.691 m.

Chemins ruraux: n° 5 Launay-Moriceau 917 m ; n° 6 Breillard 483m ; n° 7 Courpéan 340 m ; n° 8 Moussais 485 m ; n° 9 Coltière 431 m ; n° 10 Morivière 891 m ; n° 11 Conillère 358 m ; n° 12 Pin 654 m ; n° 13 Ste­Marie de l'Ecotais 309 m ; n° 13e Petit-Ridais 251 m; n° 141'Oûtre 92 m ; n° 117 Rousselière 1.434 m ; Mézie 148 m ; Métairies 200 m ; L'Oûtre 368 m ; Le Perray 216 m ; n° 15 Fesantière 833 m ; n° 16 Moissonnières 780 m ; n° 17 Bricardière 254 m ; n° 19 Launay-Pitro 915 m ; n° 1ge Launay­Pitro 51 m ; n° 20 Passardière 227 m ; n° 21 Moulin Neuf 715 m ; n° 22 Ecotais 340 m ; n° 23 Butte des Ridais 830 m ; n° 24 Birouettes 350 m ; n° 116 Cantraie 388 m ; n° 25 Louzière 1.487 m ; Touche d'Erbray 271 m ; Beauchêne-LaTouche 532 m ; Sépelière 115 m ; La Feuvrais 100 m.

Total 16.373 km.

 

En 1880 seuls existaient : les routes nationales 12.586 m ; les Chemins de Grande Communication 21.895 m; les Chemins d'Intérêts Communs 5.298 m, soit un total de 39.779 m, encore que le n° 14 a été aménagé entre 1878 et 1885.

Les chemins de petite communication ont été aménagés entre 1880 et 1900.

Les voies communales entre 1890 et 1925.

Quelques chemins ruraux entre 1925 et 1939, la majeure partie postérieurement à 1945.

Au cours du siècle c'est donc 60.525 km de bonnes routes qui ont été aménagées sur le territoire communal, ceci pour le plus grand bien de tous les Erbréens.

Un autre travail important a également été entrepris au cours des vingt dernières années tendant à améliorer les structures des exploitations et la desserte des parcelles les constituant, nous voulons parler du remembrement.

Commencé par une délibération du Conseil Municipal en date du deux octobre 1969 ; il s'est terminé par la prise de possession des nouvelles propriétés le premier avril 1977.

Ce travail considérable a porté sur 4.937 hectares. Le nombre de propriétés concernées : 770. Sur un nombre de parcelles à l'origine de 6.600, nombre réduit après ces opérations à 1.550, la surface moyenne parcellaire avant était 0ha75a, elle a été portée après à 3ha 20a. 7 kilomètres de ruisseau ont été réaménagés ou créés. La Commune a augmenté son réseau de Chemins Ruraux de 8 km.

D'autre part 60 km de chemins d'exploitation ont été redressés ou pour la majeure partie créés, leur empierrement n'est pas tout a fait terminé.

 

ELECTRIFICATION

L'apparition de la fée électricité, remonte à l'année 1925 pour le bourg d'Erbray et entre 1930 et 1939 pour la majeure partie de la commune, seuls quelques écarts ont été terminés après 1945.

Ce fut une véritable révolution dans notre façon de vivre, en entrant dans une pièce sombre en appuyant sur un simple interrupteur nous pouvions dire que la lumière soit et elle apparaissait immédiatement.

Adieu lampes à pétrole, lampes pigeon, lanternes tempêtes, etc.

Précédemment nous avons parlé des réseaux de communications. Ces différents réseaux routiers étaient moins onéreux d'entretien car au début du siècle la circulation se faisait à pied, en voiture hippomobile et quelques favorisés se servaient d'une bicyclette.

Parmi nos adhérents les plus âgés il en reste quelques uns qui ne se sont jamais servis de bicyclette, le début de leur vulgarisation sur la commune est postérieure à 1900.

Les premières voitures automobiles sont apparues à Erbray vers 1923­1925.

Les mobylettes se sont surtout développées après 1945 et maintenant nous en sommes à plusieurs voitures par maison.

 Que de changements bénéfiques apportés dans le domaine des déplacements individuels !

 

EAU - ASSAINISSEMENT

L'eau sur l'évier ou le sceau pour aller au puits quelle différence ! Eh oui, après l'électricité c'est encore une amélioration non négligeable. On en a parlé, plusieurs années, avant que le robinet coule. En effet, le premier Syndicat d'adduction d'eau de notre secteur reçut la Consécration -Préfectorale par un arrêté du 11 avril 1947, autorisant sa fondation.

Ce premier syndicat comprenait les communes : de St-Julien-de-Vouvantes, Erbray, Juigné-les~Moutiers et Petit-Auverné.

Il était alors question de prendre l'eau dans les carrières désaffectées des Fours à Chaux d'Erbray.

Après différentes études ce projet fut abandonné fonction de difficultés de réalisation et surtout de rentabilité.

Le Syndicat d'adduction d'eau de Moisdon-la-Rivière étant aux prises avec des difficultés analogues, leur dissolution fut décidée dans un premier temps afin qu'ils puissent ensuite fusionner ; ce qui fut réalisé par décision du 26 mai 1961 et par arrêté Préfectoral du six novembre 1961.

Le nouveau syndicat prit le nom de « Syndicat Intercommunal pour l'Alimentation en Eau Potable de la Vallée du Don ».

Il comprend les communes d'Erbray, Grand-Auverné, Issé, Juigné-les-Moutiers, La Meilleraye-de-Bretagne, Moisdon-la-Rivière, Petit-Auverné et Saint-Julien-de-Vouvantes.

Son premier Président fut Monsieur Ginoux-Defermon, le Président en exercice est Monsieur Raymond Lebossé, Conseiller Général du Canton de St-J ulien-de-Vouvantes.

Le bourg d'Erbray put ouvrir ses robinets en août 1963. Depuis le réseau s'est considérablement étendu et couvre la majeure partie de la commune, seuls certains écarts restent à approvisionner. Pour renforcer la pression un château d'eau fut élevé près du village de « La Roulière »en 1964-65.

Ce réseau est géré par la SAUR dont les services techniques pour la région se trouvent à N ort-s/Erdre, rue St-Georges n° 121.

 

ASSAINISSEMENT

Il en fut question pour la première fois en 1970. Le Conseil Municipal en décida le dix décembre 1973.

En cette matière le centre de décision étant communal, l'on passera plus rapidement du projet à la réalisation.

En effet, la station d'épuration est en service et l'assainissement du bourg peut être considéré comme fait à 60 %.

 

Moulin des Ridais Bourg Est Tour de la Touche (relais hertzien)

 

LIAISON HERTZIENNE

Depuis un certain temps, une tour culminant à 160 m au-dessus du niveau de la mer s'élève dans le ciel d'Erbray, sur l'un de ses points hauts « La Renardière» .

Le terrain pour sa construction fut acquis le 19 mai 1956, suivant acte administratif du Secrétaire Général de la Préfecture de Loire-Inférieure. La venderesse était Mademoiselle Eugénie Renard et l'acheteur Monsieur Bernard Lorcy, Directeur des Domaines du département, assisté de Monsieur Jean Leprince-Ringuet, Ingénieur Général Directeur du Service des Lignes à Grande Distance.

Cette tour est utilisée à la liaison hertzienne Paris-Normandie Bretagne.

 

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